VERS. 1-5: «1 Je regardai, et voici, l’Agneau se tenait sur la montagne de Sion, et avec lui cent quarante-quatre mille personnes, qui avaient son nom et le nom de son Père écrits sur leurs fronts. 2 Et j’entendis du ciel une voix, comme un bruit de grosses eaux, comme le bruit d’un grand tonnerre; et la voix que j’entendis était comme celle de joueurs de harpes jouant de leurs harpes. 3 Et ils chantent un cantique nouveau devant le trône, et devant les quatre êtres vivants et les vieillards. Et personne ne pouvait apprendre le cantique, si ce n’est les cent quarante-quatre mille, qui avaient été rachetés de la terre. 4 Ce sont ceux qui ne se sont pas souillés avec des femmes, car ils sont vierges; ils suivent l’Agneau partout où il va. Ils ont été rachetés d’entre les hommes, comme des prémices pour Dieu et pour l’Agneau; 5 et dans leur bouche il ne s’est point trouvé de mensonge, car ils sont irrépréhensibles.»
Une caractéristique admirable de la parole prophétique est que nous n’y voyons jamais le peuple de Dieu abandonné à une situation désespérée par ses épreuves et ses difficultés. Après lui avoir montré des scènes futures de danger, la voix de la prophétie ne le laisse pas là, à deviner quel sera son sort, ni douter, ni même désespérer du résultat final. Elle le conduit jusqu’à la fin, et lui révèle le triomphe des fidèles.
Les premiers cinq versets d’Apocalypse 14 en sont un exemple. Le chapitre 13 se termine en nous présentant le peuple de Dieu comme une petite compagnie, apparemment faible et sans défense, dans un conflit mortel avec les plus grandes puissances de la terre que le dragon ait pu mobiliser à son service. Avec l’appui de l’autorité suprême du pays, un décret est promulgué pour que tous adorent l’image et reçoivent la marque, sous peine de mort pour tous ceux qui s’y refusent. Que peuvent faire les enfants de Dieu dans un tel conflit et dans une telle extrémité? Qu’adviendra-t-il d’eux? Avec l’apôtre, regardons en avant, la scène suivante du drame qui se déroule. Et que voyons-nous? La même compagnie debout sur le Mont Sion en compagnie de l’Agneau. Mais c’est une compagnie victorieuse, jouant de la harpe dans les parvis célestes. Ceci nous assure que lorsque notre conflit avec les puissances des ténèbres arrive, non seulement la délivrance est certaine mais elle sera immédiate.
Les cent quarante-quatre mille.--Nous croyons que les cent quarante-quatre mille dont il est question ici sur le Mont Sion, sont les saints qui dans Apocalypse 13 furent l’objet du courroux de la bête et de son image.
Ils sont identifiés aux scellés décrits dans Apocalypse 7, qui nous ont été déjà montrés comme étant les justes qui vivent quand Christ revient pour la seconde fois.
«Ils ont été rachetés d’entre les hommes» (verset 4), est une expression qui peut seulement s’appliquer à ceux qui sont translatés d’entre les vivants. Paul travailla avec le désir de parvenir à la résurrection d’entre les morts (Philippiens 3:11). Telle est l’espérance de ceux qui dorment en Jésus: la résurrection des morts. Une rédemption d’entre les hommes, doit signifier quelque chose de différent, et ne peut vouloir dire qu’une chose, à savoir la translation. En conséquence, les 144 000 sont les saints qui vivront et seront translatés quand se produira la seconde venue de Christ (Voir le commentaire sur le verset 13).
Sur quel Mont Sion Jean voit-il cette compagnie? C’est le Mont Sion céleste; parce que le chant des joueurs de harpe, qui provient sans doute de cette même compagnie, s’entend comme provenant du ciel. C’est la même Sion de laquelle le Seigneur laisse entendre sa voix quand il parle à son peuple en étroite relation avec la venue du Fils de l’Homme (Joël 3:16; Hébreux 12:25-28; Apocalypse 16:17). Accepter le fait qu’il y ait dans le ciel un Mont Sion et une Jérusalem est un puissant antidote contre la fausse doctrine d’un second temps de grâce et un millénaire de paix sur la terre.
Quelques détails de plus sur les 144 000, outre ceux donnés dans Apocalypse 7, exigent notre attention:
Ils portent le nom du Père et de l’Agneau écrit sur leurs fronts. Dans Apocalypse 7, on dit qu’ils ont le sceau de Dieu sur leurs fronts. On nous donne ainsi une clé importante pour comprendre ce qu’est le sceau de Dieu, parce que de suite, nous percevons que le Père considère son nom comme un sceau. Ce commandement de la loi qui contient le nom de Dieu est donc le sceau de Dieu. Le commandement du Sabbat est le seul qui contient le titre descriptif par lequel on peut distinguer le véritable Dieu de tous les faux dieux. Partout où il était placé, là se trouvait le nom du Père (Deutéronome 12:5, 14, 18, 21; 14:23; 16:2, 6; etc.). Aussi, quiconque garde ce commandement porte le sceau du Dieu vivant.
Ils chantent un cantique nouveau qu’aucun autre groupe ne peut apprendre. Dans Apocalypse 15:3, il est appelé le cantique de Moïse et de l’Agneau. Le cantique de Moïse, tel qu’il se trouve dans Exode 15, célèbre une libération. Aussi, le cantique des 144 000 est celui de leur libération. Personne d’autre ne peut y participer parce qu’aucun autre groupe n’expérimentera ce qu’ils ont expérimenté.
«Ce sont ceux qui ne se sont pas souillés avec des femmes». Dans les Écritures, une femme symbolise une église. Une femme vertueuse représente une église pure; une femme corrompue est une église apostate. C’est donc une caractéristique de cette compagnie, dont les membres, au moment de leur libération, ne se sont pas contaminés avec les églises déchues de la terre, et ne sont pas en relation avec elles. Cependant, nous ne devons pas comprendre qu’ils n’aient jamais eu de relation avec quelques-unes de ces églises, parce que c’est uniquement à un certain moment que les gens sont contaminés par elles. Dans Apocalypse 18:4, nous trouvons un appel adressé au peuple de Dieu qui se trouve dans Babylone, afin qu’il en sorte, pour ne pas participer à ses péchés. En prêtant attention à cet avertissement et en se séparant d’elle, ils échappent à la contamination de ses péchés. De même pour les 144 000. Bien que quelques-uns d’entre eux aient été, à un certain moment, en relation avec les églises corrompues, ils ont coupé ces rapports au moment où les poursuivre plus longtemps serait devenu un péché.
Ils suivent l’Agneau partout où il va. Nous comprenons qu’il s’agit d’eux dans leur état de rachetés. Ils sont les compagnons spéciaux de leur Seigneur glorifié dans le royaume. Au sujet de cette compagnie et de la même période, nous lisons: «Car l’Agneau qui est au milieu du trône les paîtra et les conduira aux sources des eaux de la vie» (Apocalypse 7:17).
Ils sont «comme des prémices pour Dieu et pour l’Agneau». Ce terme semble s’appliquer à différentes personnes pour montrer leur condition particulière. Christ représente les prémices comme antitype de la gerbe agitée. Les premiers qui reçurent l’Évangile sont appelés par Jacques «lesprémices de ses créatures» (Jacques 1:18). Aussi, les 144 000, préparés pour le grenier céleste pendant les scènes troublées qu’ils vécurent ici sur la terre pendant les derniers jours, translatés au ciel sans voir la mort, puis élevés à une position prééminente, sont appelés dans ce sens «prémices pour Dieu et pour l’Agneau». La chaîne prophétique qui débuta avec Apocalypse 12 se termine avec cette description des 144 000 triomphants.
VERS. 6-7: «6 Je vis un autre ange qui volait par le milieu du ciel, ayant un Évangile éternel, pour l’annoncer aux habitants de la terre, à toute nation, à toute tribu, à toute langue, et à tout peuple. 7Il disait d’une voix forte: «Craignez Dieu, et donnez-lui gloire, car l’heure de son jugement est venue; et adorez celui qui a fait le ciel, et la terre, et la mer, et les sources d’eaux.»
Le message du premier ange.--Ici, on nous présente une autre scène et une autre chaîne d’événements prophétiques. Nous savons qu’il en est ainsi, parce que les versets antérieurs décrivent un groupe de rachetés dans leur état immortel,--une scène qui fait partie de la chaîne prophétique commencée dans le premier verset d’Apocalypse 12, et qui l’achève puisqu’aucune prophétie ne va au-delà de l’état immortel. Chaque fois qu’une chaîne prophétique nous amène à la fin du monde, nous savons qu’elle s’achève là, et ce qui est présenté ultérieurement appartient à une nouvelle série d’événements. Le livre de l’Apocalypse surtout, se compose de ces chaînes prophétiques indépendantes, comme nous l’avons déjà démontré par quelques exemples.
Le message décrit dans ces versets est le premier de ceux connus comme «les trois messages d’Apocalypse 14». La prophétie elle-même justifie leur appellation de premier, second et troisième message. Dans les versets qui suivent, le dernier ange qui se présente avec un message s’appelle distinctement «le troisième ange», nous en déduisons donc que le précédent était le second ange; et l’antérieur à celui-ci, le premier.
Ces anges sont évidemment symboliques, car l’oeuvre qui leur est assignée est celle de prêcher l’Évangile éternel aux gens. Mais la prédication de l’Évangile n’a pas été confiée à des anges littéraux, mais à des hommes, et ceux-ci sont responsables de cette mission sacrée placée entre leurs mains. Aussi, chacun de ces trois anges symbolise ceux qui sont envoyés pour faire connaître à leurs semblables les vérités spéciales qui constituent ces messages.
Les anges littéraux s’intéressent intensément à l’oeuvre que la grâce accomplit parmi les hommes, et ils sont envoyés pour servir ceux qui ont hérité du salut. Comme l’ordre règne dans tous les mouvements et les rendez-vous du monde céleste, il n’est pas si insolite de supposer qu’un ange littéral est chargé de l’oeuvre de chaque message (Hébreux 1:14; Apocalypse 1:1; 22:16).
Nous voyons dans ces symboles le grand contraste que la Bible établit entre les choses terrestres et les célestes. Chaque fois que des gouvernements terrestres doivent être représentés, même les meilleurs d’entre eux, le symbole le plus approprié qui peut être trouvé est une bête sauvage. Mais quand l’oeuvre de Dieu doit débuter, elle est symbolisée par un ange revêtu de beauté et ceint de puissance.
L’importance de l’oeuvre présentée dans Apocalypse 14:6-12 sera évidente pour celui qui l’étudie avec attention. Toutes les fois où ces messages doivent être prêchés, ils devront constituer par leur nature même le thème du plus grand intérêt pour la génération qu’ils concernent. Nous ne voulons pas dire que la grande multitude de l’humanité qui vit alors leur prêtera attention, parce qu’à toutes les époques du monde ceux qui ne manifestèrent aucun intérêt pour la vérité présente furent beaucoup trop nombreux. Mais ils constituent le thème auquel les gens devraient prêter l’attention la plus fervente s’ils sont conscients qu’ils concernent leurs intérêts les plus élevés.
Quand Dieu envoie Ses ministres annoncer au monde que l’heure de Son jugement est venue, que Babylone est tombée, que quiconque adore la bête et son image devra boire «du vin de la fureur de Dieu, versé sans mélange dans la coupe de sa colère»,--la menace la plus terrible que l’on puisse trouver dans les Écritures--personne ne peut sans danger pour son âme, traiter cet avertissement comme sans importance, ou le laisser de côté par négligence ou mépris. D’où, la nécessité, à toutes les époques, de réaliser les efforts les plus fervents pour comprendre l’oeuvre du Seigneur, de peur de perdre les bénéfices de la vérité présente. Ceci s’applique surtout à notre époque, alors que tant d’évidences nous avertissent de la prompte venue de la crise finale sur la terre.
Cet ange d’Apocalypse 14:6 est appelé «l’autre ange», parce que Jean avait vu auparavant, un ange qui volait par le ciel d’une manière singulière, selon ce que décrit Apocalypse 8:13, et proclamait que les trois dernières des sept trompettes seraient des malheurs (Voir les commentaires sur Apocalypse 8:13).
L’époque de la proclamation du message.--Le premier point qui doit d’abord être déterminé est l’époque à laquelle ce message doit être donné. Quand doit-on attendre la proclamation: «L’heure de son jugement est venue»? La possibilité que ce soit à notre propre époque fait qu’il est essentiel pour nous d’examiner cette question avec une sérieuse attention. Mais à mesure que nous avançons nous voyons avec plus de preuves positives, qu’il en est ainsi. Ceci devrait accélérer chaque battement et faire palpiter tout coeur qui sent l’importance sublime de cette heure que nous vivons.
Trois positions seulement sont possibles quant à l’époque où cette prophétie doit s’accomplir. Ce sont:
1.Que ce message fut donné dans le passé, à l’époque des apôtres, ou des réformateurs;
2.Qu’il doit être donné dans le futur;
3.Qu’il appartient à la génération actuelle.
Informons nous d’abord de la première possibilité. La nature même du message détruit l’idée qu’il ait été donné à l’époque des apôtres. Eux-mêmes ne proclamèrent pas que l’heure du jugement de Dieu était arrivée. S’ils l’avaient fait, ils n’auraient pas dit la vérité, et leur message aurait porté l’estampille du mensonge infâme. Ils avaient quelque chose à dire sur le jugement, mais ils indiquèrent qu’il aurait lieu dans un futur indéfini. En accord avec les paroles de Christ lui-même, le jugement final de Sodome et Gomorrhe, Tyr et Sidon, Chorazin et Capernaüm, se trouvait à cette époque dans un futur indéfini (Matthieu 10:15; 11:21-24). Paul déclara aux Athéniens superstitieux que Dieu avait convenu d’un jour pour juger le monde (Hébreux 17:31). Il parla à Félix «sur la justice, sur la tempérance, et sur le jugement à venir» (Actes 24:25). Il écrivit aux Romains au sujet d’un jour où Dieu jugerait les secrets des hommes par Jésus-Christ (Romains 2:16). Il invita les Corinthiens à regarder vers une époque où il serait nécessaire que tous comparaissent «devant le tribunal de Christ» (2 Corinthiens 5:10). Jacques écrivit aux frères dispersés que dans un temps futur ils seraient jugés par la loi de la liberté (Jacques 2:12). Tant Pierre que Jude parlent des premiers anges rebelles réservés pour le jugement du grand jour, alors encore dans le futur, pour lequel sont aussi réservés les impies de ce monde (2 Pierre 2:4, 9; Jude 6). Comme tout ceci est différent de la proclamation solennelle faite au monde que «l’heure de son jugement est venue!»,--un son qui doit être entendu quand le message nous est donné.
Depuis les jours des apôtres aucune situation n’aurait pu être interprétée comme l’accomplissement de ce premier message, jusqu’à ce que nous arrivions à la Réforme du XVIe siècle. Quelques-uns affirment que Luther et ses collaborateurs donnèrent le premier message et que les deux suivants ont été donnés depuis lors. Les faits historiques se chargeront de décider de la question. Où sont les preuves que les réformateurs firent une telle proclamation? Leurs enseignements ont été totalement enregistrés, et leurs écrits conservés. Quand et où réveillèrent-ils le monde par la proclamation que l’heure du jugement de Dieu était arrivée? Nous ne trouvons nulle part qu’ils aient prêché une telle chose.
«Certains interprètes supposent que le passage cité plus haut (Apocalypse 14:6-11) se réfère à l’époque de la Réforme et qu’elle s’accomplit dans la prédication de Luther et des autres personnages éminents qui furent suscités à cette époque pour proclamer les erreurs de l’église romaine. . . Mais il me semble que ces interprétations trouvent des objections insurmontables. Le premier ange a pour mission de prêcher l’Évangile d’une façon beaucoup plus étendue que ne le firent les réformateurs. Loin de prêcher à tous les habitants de la terre, ils ne prêchèrent même pas à toute l’Europe chrétienne. La Réforme ne put pénétrer dans certains royaumes les plus étendus de la juridiction romaine. L’Espagne, le Portugal et l’Italie furent totalement exclus. On ne peut pas dire non plus, avec logique et véracité, que l’heure du jugement de Dieu était arrivée à l’époque de la Réforme. . . L’heure du jugement de Dieu est un temps bien connu et défini avec exactitude dans les prophéties chronologiques de Daniel et Jean.»
«J’espère--a dit Luther--que le dernier jour du jugement n’est pas loin, et en vérité je me persuade qu’il ne tardera pas plus de trois cents ans; parce que la Parole de Dieu décroîtra et s’obscurcira par faute de pasteurs fidèles et de serviteurs de Dieu. Bientôt, on entendra la voix: ‘Voici, l’époux vient’. Dieu ne veut et ne peut pas tolérer davantage ce monde impie; il doit se présenter au jour terrible et châtier le mépris de Sa Parole.»
Ces notes sont décisives pour ce qui concerne les réformateurs.
Et comme les considérations précédentes suffisent pour nous empêcher d’appliquer au passé le message du jugement, nous consacrerons notre attention à l’opinion qui le situe dans une époque future, au-delà de la seconde venue. La raison qui est invoquée pour situer le message à cette époque est le fait que Jean vit l’ange voler au milieu du ciel immédiatement après avoir vu l’Agneau sur le Mont Sion avec les 144 000, qui est un événement futur. Si le livre de l’Apocalypse était une prophétie consécutive, ce raisonnement serait de poids; mais comme elle consiste en une série de chaînes prophétiques indépendantes, et comme il a déjà été démontré qu’une de ces chaînes se termine avec le verset 5 de ce chapitre, et qu’une nouvelle commence au verset 6, la position qui précède ne peut être soutenue. Pour démontrer que le message ne peut pas trouver son accomplissement dans une époque ultérieure au second avènement il suffira de donner quelques raisons.
La mission apostolique s’étend seulement jusqu’à la «moisson» qui est la fin du monde (Matthieu 13:39). Aussi, si cet ange vient avec «l’Évangile éternel» après cet événement, il prêche un autre évangile, et il s’expose à l’anathème de Paul dans Galates 1:8.
Le second message ne peut donc être donné avant le premier, mais le second message annonce la chute de Babylone, et après cela, on entendit une voix dans le ciel qui disait: «Sortez du milieu d’elle mon peuple.» Il serait absurde de le situer après le second avènement de Christ, puisque tous les enfants de Dieu, tant les vivants que ceux qui étaient morts, sont enlevés à la rencontre du Seigneur dans les airs, pour être avec Lui pour toujours (1 Thessaloniciens 4:17). Ils ne peuvent pas être invités à sortir de Babylone après cet événement. Christ ne les emmène pas à Babylone, mais à la maison de son Père, où il y a beaucoup de demeures (Jean 14:2, 3).
Un regard au message du troisième ange, qui devrait s’accomplir à une époque future, si c’est ce qui doit arriver avec le premier, nous révélera mieux l’impossibilité de soutenir cette opinion. Ce message donne un avertissement aux adorateurs de la bête papale. Mais la bête papale a été détruite et jetée aux flammes à la venue de Christ (Daniel 7:11; 2 Thessaloniciens 2:8). Elle est alors jetée dans l’étang ardent afin de ne plus perturber les saints du Très-Haut (Apocalypse 19:20). Pourquoi nous empêtrer dans l’inconséquence de situer un message contre l’adoration de la bête à une époque où la bête a cessé d’exister, et dont l’adoration est impossible?
Dans Apocalypse 14:13, une promesse est prononcée pour ceux qui meurent «dès à présent» dans le Seigneur, c’est-à-dire depuis le moment où le triple message est commencé à être donné. C’est une démonstration parfaite que le message doit être proclamé avant la première résurrection, parce qu’après cet événement tous ceux qui y prennent part ne mourront pas. Aussi, nous écartons cette opinion relative à une époque future comme antibiblique et impossible.
L’heure du jugement donne une note caractéristique.--Nous sommes maintenant préparés à examiner la troisième opinion, à savoir, que le message appartient à la génération actuelle. Les arguments des deux propositions antérieures ont beaucoup contribué à établir la dernière. Si le message n’a pas été donné dans le passé, et s’il ne peut pas être donné dans le futur, après la venue de Christ, à quel autre endroit peut-il se situer si ce n’est dans la génération actuelle, puisque nous vivons dans les derniers jours, juste avant la seconde venue de Christ? A vrai dire, la nature même du message le limite à la dernière génération. Il proclame que l’heure du jugement de Dieu est arrivée. Le jugement appartient au moment final de l’oeuvre du salut en faveur du monde, et la proclamation annonçant sa venue ne peut se réaliser qu’au moment où nous approchons de la fin. Il est d’ailleurs montré que le message appartient au temps actuel en prouvant que cet ange est le même que celui d’Apocalypse 10 (Voir les explications du chapitre 10).
L’apôtre Paul, qui parla du «jugement à venir» au gouverneur romain Félix, proclama à ses auditeurs de l’Aréopage que Dieu «a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice, par l’homme qu’il a désigné» (Actes 17:31).
La prophétie des 2300 jours de Daniel 8 et 9, indiquait sans erreur possible cette heure du jugement. Cette période prophétique, la plus longue des Écritures, va de 457 avant J.-C. jusqu’en 1844 de notre ère. Alors, comme nous l’avons déjà vu en étudiant la prophétie de Daniel, le sanctuaire allait être purifié. Cette purification, en accord avec le service typique de Lévitique 16, était l’oeuvre finale de l’expiation. Il ressort des citations suivantes que l’oeuvre du dernier jour de l’année, dans le service typique, n’était qu’une figure du jour du jugement:
«Le grand Jour des Expiations, avec ses services si particuliers et impressionnants, tombait le dixième jour du septième mois. . . C’était un jour où chaque homme était appelé à jeûner et à humilier son âme; à réfléchir avec tristesse et pénitence sur ses actions pécheresses et ses transgressions. . . Celui qui ne s’affligeait pas de la sorte était menacé de la peine de mort, châtiment direct de la main de Jéhova.» «Remarquons la date exacte du Jour des Expiations. Elle tombait le dixième jour du septième mois. Le Jubilé commençait aussi le même jour et était annoncé par la trompette solennelle, symbole de Dieu qui s’approche pour juger.»
«On supposait que le jour du Nouvel An (1er de Tishri) les décrets divins étaient écrits, et qu’au Jour des Expiations (10 de Tishri), ils étaient scellés, et c’est pour cette raison que cette décade s’appelle les Jours Terribles, ou les Dix Jours de Pénitence. Le Jour des Expiations était si terrible qu’un livre du rituel juif nous dit que les anges eux-mêmes allaient d’un lieu à un autre avec crainte et tremblement, en disant: ‘Voici, l’heure du jugement est arrivée.’»
«Dieu, assis sur Son trône pour juger le monde. . . ouvre le Livre des Annales; on le lit, et là, se trouve la signature de chaque homme. La trompette sonne; on entend une petite voix; les anges tremblent, en disant: ‘C’est le jour du jugement.’ Au jour du Nouvel An, le décret est écrit; au Jour des Expiations, ceux qui doivent vivre et ceux qui doivent mourir sont scellés.»
Quelqu’un pourrait se demander si un message de ce caractère a été donné au monde, ou s’il est en train d’être proclamé. Nous croyons que le grand mouvement de la seconde venue, du siècle passé, correspond exactement à la prophétie.
La seconde venue de Christ est une autre note caractéristique.--Déjà, en 1831, William Miller, de Low Hampton, dans l’état de New York, parvint à la conclusion, à la suite d’une fervente et persévérante étude des prophéties, que la fin de l’ère évangélique touchait à son terme. Il pensait que cette fin arriverait à la fin des périodes prophétiques, vers l’année 1843. Plus tard, il déplaça cette date à l’automne de 1844. Ses recherches furent une étude persévérante et logique des prophéties, parce qu’il adopta une règle d’interprétation saine. Sur elle se base toute forme religieuse et tout progrès dans la connaissance prophétique. Cette règle consiste à prendre tout le langage des Écritures, comme celui de n’importe quel autre livre, dans son sens littéral à moins que le contexte ou la linguistique requiert d’être compris figurativement, et laisser les passages des Écritures s’expliquer les uns les autres. Il est vrai qu’il commit une erreur sur un point vital, comme nous l’expliquerons plus loin; mais en principe, et dans un grand nombre de détails, il avait raison. Il suivait le chemin correct, et il fit un progrès immense en comparaison de tous les systèmes théologiques de son époque. Quand il commença à parler de ses opinions, elles furent reçues très favorablement, et un grand réveil religieux se produisit dans différentes parties du pays.
Bientôt, une multitude de collaborateurs se réunirent autour de son étendard. Parmi eux, on peut mentionner des hommes comme F.G. Brown, Charles Fitch, Josiah Litch, J. V. Himes, et d’autres qui étaient alors des hommes éminents par leur piété et par l’influence qu’ils exerçaient dans le monde religieux. La période entre 1840 et 1844 fut une époque d’intense activité et de grand progrès dans cette oeuvre. Un message qui avait toutes les caractéristiques requises pour être l’accomplissement de la proclamation d’Apocalypse 14:6, 7 fut proclamé au monde. Ce fut vraiment cet Évangile du royaume que Christ avait déclaré devoir être annoncé au monde entier, alors viendrait la fin (Matthieu 24:14). L’accomplissement de n’importe lequel de ces deux passages implique la prédication de l’imminence de la fin. L’Évangile ne pourrait être prêché à toutes les nations comme signe de la fin sans être reconnu comme tel, et la proximité de la fin était du moins un de ses thèmes principaux. L’Advent Herald exprima clairement cette vérité dans le langage suivant:
«Comme une indication de l’imminence de la fin, on devait voir ‘un autre ange qui volait par le milieu du ciel, ayant un Évangile éternel, pour l’annoncer aux habitants de la terre, à toute nation, à toute tribu, à toute langue, et à tout peuple.’ (Apocalypse 14:6). La mission de cet ange était de prêcher le même Évangile qui avait été proclamé dans le passé, mais il est mis en relation avec le motif additionnel de la proximité du royaume, car ‘il disait d’une voix forte: Craignez Dieu, et donnez-lui gloire, car l’heure de son jugement est venue; et adorez celui qui a fait le ciel, et la terre, et la mer, et les sources d’eaux.’ (verset 7). Aucune simple prédication de l’Évangile, sans l’annonce de la proximité de la fin, ne pourrait accomplir ce message.»
Les personnes qui étaient engagées dans ce mouvement supposaient que c’était l’accomplissement d’une prophétie, et assuraient qu’elles étaient en train de donner le message d’Apocalypse 14:6, 7.
«Cette nuit, je voudrais vous dire: ‘Craignez Dieu, et donnez-lui gloire, car l’heure de son jugement est venue’, dans un sens strict et littéral. Nous sommes maintenant à la fin de ce dernier jour duquel l’apôtre a dit: ‘par là nous connaissons que c’est la dernière heure.’. . . Nous nous trouvons à l’aube de ce jour,--nous sommes à sa dernière heure; et il est proche, très proche, à la porte même. Mes chers auditeurs, je vous supplie de considérer qu’il est là, à la porte même, selon tous ceux qui ont étudié ce sujet et ont cherché l’enseignement de Dieu;. . . lesquels déclarent unanimement que . . . le royaume de Christ est à portée de la main.»
«Apocalypse 14 présente l’ange comme volant au milieu du ciel, tenant un Évangile éternel pour le prêcher à ceux qui demeurent sur la terre, à toute nation, tribu, langue et peuple. Quand l’événement indiqué par ce symbole s’accomplira, le jour du jugement du Seigneur sera imminent, parce que l’ange déclare à tous les hommes: ‘Craignez Dieu, et donnez-lui gloire, car l’heure de son jugement est venue.’»
«Le devoir incombe à tous de donner l’invitation: ‘Craignez Dieu, et donnez-lui gloire, car l’heure de son jugement est venue’, mais c’est davantage le devoir des ministres de Dieu.»
Mais le mouvement général relatif à la seconde venue de Christ et la proclamation que ‘l’heure de son jugement est venue’, ne se limita pas à l’hémisphère occidentale. Il fut mondial. Il accomplit sous ce rapport, la proclamation de l’ange ‘à toute nation, à toute tribu, à toute langue et à tout peuple.’ Mourant Brock, un ecclésiastique anglican et grand leader du mouvement adventiste dans les Îles Britanniques, nous dit:
«L’espérance de la proche venue du Rédempteur et de la voix de mise en garde ne sont pas seulement attendues en Grande Bretagne, mais aussi en Amérique, en Inde et dans le continent Européen. Un de nos missionnaires allemands relata dernièrement qu’à Wurtemberg, il y a une colonie chrétienne de plusieurs centaines de personnes qui se distinguent principalement par leur attente du second avènement. Et un ministre chrétien qui vient des rives de la Mer Caspienne m’a dit que la même attente quotidienne existe parmi ceux de sa nation. Ils en parlent constamment comme ‘du jour de la consolation’. Dans une petite publication intitulée ‘Le millenium’, l’auteur dit qu’il sait qu’en Amérique environ 300 ministres de la Parole sont en train de prêcher cet ‘Évangile du royaume’, tandis que dans ce pays, ajoute-t-il, il y a environ 700 églises anglicanes qui font de même.»
Le Dr. Joseph Wolff voyagea en Arabie, à travers la région habitée par les descendants de Hobab, beau-frère de Moïse. Il écrit dans un livre ce qu’il vit au Yémen:
«Les Arabes de ce lieu ont un livre appelé ‘Seera’, qui traite de la seconde venue de Christ, et de son règne en gloire.»
«J’ai passé six jours au Yémen, avec les fils des Récabites. . . Ils ne boivent pas de vin, ne plantent pas de vignes, ne sèment pas, ils vivent sous des tentes, et se souviennent des paroles de Jonadab, fils de Récab. Avec eux, il y avait des fils de la tribu de Dan, qui résident près de Yerim, en Hadramaut, qui attendaient, comme les fils de Récab, la proche venue du Messie sur les nuées des cieux.»
D. T. Taylor dit au sujet de la grande diffusion de l’espérance adventiste:
«A Wurtemberg, il y a une colonie chrétienne qui compte plusieurs centaines de membres qui attendent la prochaine venue de Christ; il y en a aussi une autre sur les rives de la Mer Caspienne qui a la même croyance. Les Molokans, grand groupe de dissidents de l’église grecque russe, qui résident sur les rives de la Baltique--un peuple très pieux dont on dit qu’ils ‘n’ont que la Bible pour credo, et les Saintes Écritures comme norme de leur foi’--se caractérisent par leur ‘espérance du règne proche et visible de Christ sur la terre’. En Russie, la doctrine de la venue de Christ et de son royaume, se prêche jusqu’à un certain point, et nombreux sont ceux de la classe humble qui la reçoivent. Elle a été très débattue en Allemagne, surtout au sud, parmi les Moraves. En Norvège, des affiches et des livres sur le retour de Christ et cette doctrine, ont abondamment circulé. Parmi les Tatares, du Tatarstan, l’expectative de l’avènement de Christ prévaut plus ou moins à cette époque. Des publications anglaises et américaines sur cette doctrine ont été envoyées en Hollande, en Allemagne, en Inde, en Irlande, à Constantinople, à Rome et dans presque toutes les stations missionnaire du globe. . .
«Le Dr. Joseph Wolff, selon les notes qu’il fit dans son journal entre les années 1821 et 1845, proclama le proche retour du Seigneur en Palestine et en Égypte, sur les bords de la Mer Rouge, en Mésopotamie, en Crimée, en Perse, en Géorgie, à travers l’empire Ottoman, en Grèce, en Arabie, au Turkestan, à Bokhara, en Afghanistan, au Cachemire, en Hindoustan et au Tibet, en Hollande, en Écosse et en Irlande, à Constantinople, à Jérusalem, à Santa Helena et aussi à bord d’un bateau en Méditerranée, et dans la ville de New York à toutes les dénominations. Il déclare avoir prêché parmi les Juifs, les Turcs, les Mahométans, les Perses, les Hindous, les Chaldéens, les Syriens, les Sabéens, aux pachas, aux cheikhs, aux shahs, aux rois d’Organtsh et Bokhara, à la reine de Grèce, etc. Au sujet de ses travaux extraordinaires, l’Investigator dit: ‘Il est probable que personne n’a fait autant de publicité à la doctrine de la seconde venue du Seigneur Jésus-Christ que ce missionnaire bien connu du monde entier. Partout où il alla, il proclama l’imminence du retour en gloire du Messie.’»
Un autre écrivain du grand mouvement adventiste dit:
«Que l’avertissement du Seigneur ait été réellement entendu, et que la voix se soit amplifiée dans l’église à cette même époque, comme la proximité du retour, est indéniable. On peut affirmer sans crainte que de 1828 à 1833. . . un plus grand nombre de feuillets et de travaux destinés à traiter du thème de l’avènement et à déclarer sa proximité parvinrent au public et furent annoncés dans les principaux périodiques religieux de l’époque, que dans n’importe quel autre siècle de toute la période écoulée depuis le temps des apôtres; oui, et probablement plus que dans tous les siècles passés depuis lors.»
L’erreur commise par les Adventistes en 1844 ne se référait pas au temps, comme l’ont bien démontré les arguments sur les 70 semaines et les 2300 jours de Daniel 9. Elle se rapportait à la nature de l’événement qui devait arriver à la fin de ces jours, comme cela a été prouvé dans les raisonnements relatifs au sanctuaire de Daniel 8. En supposant que la terre était le sanctuaire, dont la purification devait être réalisée par le feu quand le Seigneur du ciel apparaîtrait, ils s’attendaient naturellement à ce que Christ vienne à la fin de ces jours. A cause de leur erreur sur ce point, ils souffrirent une désillusion cinglante, prédite dans les Écritures elles-mêmes, bien que tout ce que la prophétie déclarait, et tout ce qu’ils devaient avoir attendu, s’accomplit avec une exactitude absolue à cette époque. La purification du sanctuaire commença; mais elle n’amena pas Christ sur cette terre, parce que la terre n’était pas le sanctuaire; et sa purification n’entraîna pas la destruction de la terre, parce que la purification du sanctuaire se réalisa par le sang d’une offrande ou sacrifice, et non par le feu. Ceci fut l’amertume du petit livre pour l’Église (Apocalypse 10:10). Ce fut la venue du Fils de l’Homme, non pas sur la terre mais auprès de l’Ancien des jours (Daniel 7:13, 14). Ce fut l’arrivée de l’époux aux noces, présentée dans la parabole des dix vierges de Matthieu 25.
Les vierges folles dirent alors aux sages: «Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent.» Les vierges sages répondirent: «allez plutôt chez ceux qui en vendent, et achetez-en pour vous. Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva.» Il ne s’agit pas de la venue de Christ sur cette terre, parce que c’est une venue qui précède les noces; mais les noces, c’est-à-dire la réception du royaume (Voir les commentaires sur Apocalypse 21), doivent précéder Sa venue sur cette terre pour recevoir Son peuple, qui doivent être les invités au banquet des noces (Luc 19:12; Apocalypse 19:7 à 9). Cette venue dont il est question dans la parabole doit donc être la même venue que celle de l’Ancien des Jours mentionnée dans Daniel 7: 13, 14).
«Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée.» Après l’arrivée de l’époux aux noces, un examen des invités est fait pour voir ceux qui sont prêts pour participer à la cérémonie, selon la parabole de Matthieu 22:1 à 13. La dernière chose qui précède les noces, est l’entrée du Roi qui vient vérifier si les invités ont tous revêtu le vêtement adéquat des noces; tous ceux qui, après cet examen, sont trouvés revêtus et acceptés par le Roi, ne perdent plus cet habit, mais leur immortalité est assurée. Mais cette question d’aptitude pour entrer dans le royaume est déterminée uniquement par le jugement investigatif du sanctuaire.
L’oeuvre finale qui est accomplie dans le sanctuaire, l’expiation ou purification de celui-ci, n’est donc rien d’autre que l’examen des invités pour voir ceux qui possèdent l’habit des noces. En conséquence, tant que cette oeuvre ne sera pas terminée, ceux qui seront «prêts» à entrer dans la salle des noces ne seront pas déterminés. «Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces.» Cette courte expression nous fait passer, à partir du moment de l’arrivée de l’époux aux noces, à travers toute la période de la purification du sanctuaire, ou examen des conviés. Quand cet examen sera terminé, le temps de grâce sera achevé, et la porte se fermera.
La relation qu’il y a entre la parabole et le message que nous examinons est maintenant évident. Il présente une période durant laquelle les invités se préparent pour les noces de l’Agneau, et c’est l’oeuvre du jugement à laquelle le message nous conduit quand il déclare: «L’heure de son jugement est venue.» Ce message doit être proclamé d’une voix forte. Il fut annoncé avec la puissance indiquée entre les années 1840 et 1844, surtout pendant l’automne de cette dernière année, qui nous amène à la fin des 2300 jours, moment où le jugement débute quand Christ commence la purification du sanctuaire.
Comme nous l’avons déjà démontré, cette oeuvre ne nous amène pas à la fin du temps de grâce, mais au commencement du jugement investigatif. Et nous sommes maintenant en train de vivre cette heure du jugement. Aujourd’hui, comme à l’époque à laquelle nous nous sommes déjà référés, le message du jugement est en train d’être proclamé par toute la terre. Aujourd’hui retentit la proclamation solennelle du jugement «à toute nation, à toute tribu, à toute langue, et à tout peuple » qui «disait d’une voix forte: Craignez Dieu, et donnez-lui gloire, car l’heure de son jugement est venue; et adorez celui qui a fait le ciel, et la terre, et la mer, et les sources d’eaux.» (Apocalypse 14:6, 7).
Avant de considérer le message du second ange, méditons un moment sur l’importance et la signification sublime de la vérité admirable révélée ici si clairement. Nous nous trouvons au seuil même du monde éternel. Le dernier message de la miséricorde de Dieu est en train d’être donné à toute nation, à toute tribu, à toute langue, et à tout peuple. Dans le sanctuaire céleste les scènes finales du grand plan de la rédemption sont en train de se dérouler. Pensez-y! L’heure du jugement de Dieu est arrivée. Le jugement investigatif qui touche chaque âme et qui précède immédiatement la venue de Jésus, se déroule actuellement dans le ciel. Un vêtement de noces--le manteau immaculé de la justice de Christ--a été fourni à un prix infini à tous ceux qui veulent l’accepter. «Comment cela va-t-il se passer pour toi et pour moi lorsque le Roi viendra? «Mes petits enfants, je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste.» (1 Jean 2:1).
VERS. 8: «Et un autre, un second ange suivit, en disant: Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande, qui a abreuvé toutes les nations du vin de la fureur de son impudicité!»
Le message du second ange.--La période de ce message est grandement déterminée par celle du premier. Le premier ne peut que précéder le second; mais le premier se limite aux derniers jours. Cependant, le second doit être donné avant la fin, parce qu’aucun mouvement de la classe décrite n’est possible après cet événement. Il fait donc partie de ce mouvement religieux qui apparaît à la fin des temps avec une référence spéciale à la venue de Christ.
Il convient donc de se demander: que signifie le mot «Babylone»? Qu’est-ce que sa chute? Comment se produit-elle? En ce qui concerne le mot «Babylone», les notes marginales que contiennent certaines Bibles, en face de Genèse 10:10 et 11:9, nous renseignent. Nimrod régna d’abord sur Babel, ou Babylone. Ce nom signifie «confusion», parce que là, Dieu confondit le langage des constructeurs de la tour. Le nom est ici utilisé figurativement pour désigner la grande ville symbolique de l’Apocalypse, probablement en référence spéciale à la signification du terme et à la manière dont elle vit le jour. Il s’applique à quelque chose sur quoi on peut inscrire le mot «confusion» pour spécifier ses caractéristiques principales.
Il y a seulement trois choses auxquelles il est possible d’appliquer cette parole. Ce sont: le monde religieux apostat en général, l’église papale en particulier, et la ville de Rome. En examinant ces termes, nous démontrerons ce que Babylone n’est pas.
Babylone ne se limite pas à l’église catholique romaine. Nous ne nions pas que cette église forme la plus grande partie de la grande Babylone. Les descriptions d’Apocalypse 17 semblent s’appliquer particulièrement à elle. Mais le nom qu’elle porte sur son front: «Babylone la grande, la mère des impudiques et des abominations de la terre», révèle l’existence d’autres relations familiales. Si cette église est la mère, qui sont ses filles? Le fait qu’il est parlé de ses filles démontre qu’en plus de l’église catholique romaine, il y a d’autres corps religieux qui sont englobés sous cette désignation. De plus, un appel en relation avec ce message doit être fait: «Sortez du milieu d’elle, mon peuple.» (Apocalypse 18: 1 à 4). Comme ce message doit être donné pendant la génération actuelle, il ressort que, si aucune autre église que la catholique romaine n’est incluse dans Babylone, le peuple de Dieu se trouve actuellement dans la communion de cette église, et il est invité à en sortir. Mais aucun protestant ne sera disposé à admettre cette conclusion.
Babylone n’est pas la ville de Rome. L’argument selon lequel certains se basent pour affirmer que la ville de Rome est la Babylone de l’Apocalypse est le suivant: L’ange dit à Jean que la femme qu’il avait vue était la grande ville qui régnait sur les rois de la terre, et que les sept têtes de la bête étaient sept montagnes sur lesquelles la femme était assise. Ensuite, en donnant à la ville et aux montagnes une signification littérale, ils appliquent la déclaration à la Rome littérale vu que celle-ci est édifiée sur sept collines.
Le principe sur lequel est basée cette interprétation suppose que l’application d’un symbole doit toujours être littérale. Tout ceci tombe à l’eau quand on peut démontrer que les symboles s’expliquent parfois en les remplaçant par d’autres symboles, et en expliquant ensuite ces derniers. Ceci peut se faire facilement. Dans Apocalypse 11:3, le symbole des deux témoins nous est présenté. Le verset suivant dit: «Ce sont les deux oliviers et les deux chandeliers qui se tiennent devant le Seigneur de la terre.» Dans ce cas, le premier symbole est le même que l’autre symbole expliqué clairement dans une autre partie. Il en est de même dans le cas qui nous occupe. «Les sept têtes sont sept montagnes» et «La femme. . . c’est la grande ville»; et il ne sera pas difficile de démontrer que les montagnes et la ville sont utilisées symboliquement. Nous attirons l’attention du lecteur sur ce qui suit:
Dans Apocalypse 13, il est dit qu’une des sept têtes est blessée à mort. Cette tête ne peut donc pas être une montagne littérale, parce qu’il serait insensé de parler d’une montagne blessée à mort.
Chacune des sept têtes porte une couronne. Qui a déjà vu une montagne littérale porter une couronne?
Les sept têtes sont évidemment différentes formes de gouvernement qui se succèdent dans le cours du temps, puisque nous lisons: «Cinq sont tombés, un existe, l’autre n’est pas encore venu.» (Apocalypse 17:10). Mais les sept collines sur lesquelles Rome est édifiée ne sont pas successives, et il serait absurde de leur appliquer ce langage.
En accord avec Daniel 7:6 comparé avec Daniel 8: 8 et 22, les têtes représentent des gouvernements, et selon Daniel 2:35 et 44, et Jérémie 51:25, les montagnes symbolisent des royaumes. En accord avec ces faits, une traduction littérale d’Apocalypse 17:9 et 10, dissipe toute obscurité: «Les sept têtes sont sept montagnes, sur lesquelles la femme est assise. Ce sont aussi sept rois.» On voit ainsi que l’ange représente les têtes par des montagnes, et ensuite, il explique que les montagnes sont sept rois successifs. La signification est transférée d’un symbole sur l’autre, puis l’explication du second symbole est donnée.
Il ressort de l’argument précédent que «la femme» ne peut pas représenter une ville littérale, car les montagnes sur lesquelles la femme est assise sont symboliques et une ville littérale ne peut reposer sur des montagnes symboliques. De plus, Rome était le siège du dragon d’Apocalypse 12, et le dragon le transféra à la bête (Apocalypse 13:2). Elle devint ainsi le siège de la bête; mais ce serait mêler d’une façon singulière les images que de faire du siège une seule chose, sur laquelle s’assoit la bête, et une femme assise sur la bête.
Si la ville de Rome était la Babylone de l’Apocalypse, quelle incongruité aurions-nous dans Apocalypse 18:1 à 4, vu que dans ce cas, la chute de Babylone serait la déroute et la destruction de la ville, en fait sa destruction complète par le feu, selon le verset 8! Mais remarquons ce qui arrive après sa chute. Babylone devient «une habitation de démons, un repaire de tout esprit impur, un repaire de tout oiseau impur et odieux». Comment cela peut-il se produire dans une ville après sa destruction complète par le feu? De plus, après cela, on entend une voix qui dit: «Sortez du milieu d’elle, mon peuple». Les enfants de Dieu, sont-ils tous dans Rome? Pas du tout. Pouvons-nous imaginer combien, parmi ceux qui seraient là, pourraient être invités à sortir après que la ville ait été brûlée par le feu? Il n’est pas nécessaire de s’étendre davantage sur le sujet pour démontrer que Babylone ne peut être la ville de Rome.
Que signifie Babylone?--Babylone signifie l’église universelle mondaine. Après avoir vu qu’elle ne peut être aucune des deux choses auxquelles le terme pourrait s’appliquer, c’est ce qu’elle doit représenter. Mais nous ne nous voyons pas réduits à cette sorte de raisonnement sur ce sujet. Babylone est appelée une «femme». Le symbole d’une femme représente une église. Nous interprétons la femme d’Apocalypse 12 comme signifiant une église. La femme d’Apocalypse 17 doit être interprétée sans l’ombre d’un doute comme symbolisant aussi une église. Le caractère de la femme détermine le caractère de l’église représentée. Une femme chaste représente une église pure, une femme vile une église impure ou apostate. La femme de Babylone est elle-même une prostituée, et la mère de filles qui lui ressemblent. Cette circonstance, comme le nom lui-même, démontre que Babylone ne se limite pas à un seul corps ecclésiastique, mais est composée de plusieurs. Elle doit englober tous ceux qui ont une nature semblable, et représente toutes les églises corrompues et apostates de la terre. Ceci expliquera peut-être le langage d’Apocalypse 18:24, qui nous dit que quand Dieu demande à la grande Babylone le sang de Ses martyrs, on trouve chez elle «le sang des prophètes et des saints et de tous ceux qui ont été égorgés sur la terre.»
A travers les siècles, presque tous les pays d’Europe ont eu leur église d’État, et la majorité de ces pays ont actuellement leurs religions établies, qui s’opposent avec zèle aux dissidents. Babylone a enivré toutes les nations avec le vin de la fureur de sa fornication, c’est-à-dire avec ses fausses doctrines. Aussi, elle ne peut que symboliser l’église mondiale universelle.
La grande ville de Babylone se compose de trois parties. Les grandes religions du monde peuvent, elles aussi, se regrouper en trois groupes. La première, qui est aussi la plus ancienne et la plus répandue, est le paganisme, qui est symbolisée à part, sous la forme du dragon. La seconde est la grande apostasie papale, symbolisée par la bête. La troisième sont les filles, ou descendantes de cette église, symbolisées par la bête à deux cornes, bien qu’elles ne les englobent pas toutes. La guerre, l’oppression, la conformité au monde, le formalisme religieux, le culte de Mammon, la recherche des plaisirs et la conservation d’innombrables erreurs de l’église catholique romaine, identifient avec une exactitude fidèle et triste la grande masse des églises protestantes comme partie importante de cette grande Babylone, objet de l’avertissement.
Un coup d’oeil à la conduite suivie par l’église protestante face à certaines occasions le prouvera encore mieux. Quand Rome eut le pouvoir, elle détruisit de vastes multitudes de ceux qu’elle appelait hérétiques. L’église protestante a manifesté le même esprit. Le bûcher, sur lequel les protestants de Genève avec Jean Calvin en tête, firent mourir Michel Servet, l’atteste. La longue oppression des dissidents par l’église anglicane le prouve. Le fait que les pères puritains de la Nouvelle Angleterre pendirent les Quakers et battirent les Baptistes, bien qu’eux-mêmes avaient dû fuir une oppression similaire de la part de l’église anglicane, en sont la preuve. Mais ces choses, diront certains, appartiennent au passé. C’est vrai, mais elles démontrent que, quand les personnes gouvernées par de forts préjudices religieux peuvent exercer une coercition sur les dissidents, elles ne savent pas refuser, et cette faiblesse doit se voir aux États-Unis en accomplissement ultérieur de la prophétie finale d’Apocalypse 13.
Christ voulait que son Église soit Une. Il pria pour que ses disciples soient Un, comme Lui et le Père sont Un; parce que l’Évangile aurait alors eu de la puissance, et aurait induit le monde à croire en lui. Au lieu de cela, voyez la confusion qui existe dans le monde protestant, les nombreuses barrières de divisions qui les séparent en un réseau de sociétés, et les nombreux credo aussi discordants que les langues de ceux qui furent dispersés quand ils édifièrent la tour de Babel. Dieu n’est pas l’auteur de tout ceci. C’est l’état des choses que le mot «Babylone» décrit d’une façon adéquate. Ce mot est évidement utilisé dans ce but, et pas comme un terme de reproche. Au lieu d’être plein de ressentiment quand on mentionne ce terme, les gens devraient plutôt examiner leur situation et voir si leur foi ou pratique est coupable d’avoir une relation avec cette grande ville de la confusion. Si c’est le cas, ils doivent immédiatement se séparer d’elle.
La véritable église est une vierge chaste (2 Corinthiens 11:2). L’église qui s’est unie par amitié avec le monde, est une prostituée. C’est cette relation illicite avec les rois de la terre qui fait d’elle la grande prostituée d’Apocalypse (Apocalypse 17). De même, l’église juive, au début, la jeune mariée du Seigneur (Jérémie 2:3; 31:32), se transforma en prostituée (Ézéchiel 16). Quand cette église apostasia et s’éloigna de Dieu, elle fut appelée Sodome (Ésaïe 1), et la «grande ville» (Babylone) est aussi appelée de cette façon dans Apocalypse 11. L’union illicite avec le monde dont Babylone est coupable, est une preuve positive que ce nom ne désigne pas le pouvoir civil. Le fait que les enfants de Dieu sont au milieu d’elle, juste avant sa destruction, prouve qu’elle professe être un corps religieux. Pour ces raisons, il est très évident que la Babylone d’Apocalypse est l’église déclarée qui s’est unie au monde.
«Elle est tombée, Babylone».--Portons maintenant notre attention sur la chute de Babylone. Après avoir vu ce qui constituait Babylone, il ne sera pas difficile de savoir ce que signifie l’annonce de sa chute. Comme Babylone n’est pas une ville littérale, sa chute ne peut pas l’être non plus. Nous avons déjà vu que ce serait absurde. De plus, la même prophétie établit la plus claire distinction entre la chute et la destruction de Babylone. Babylone «tombe» avant d’être «détruite» avec violence, comme une pierre de moulin jetée dans la mer, et d’être complètement «brûlée par le feu». La «chute» est donc spirituelle car la voix s’adresse aux enfants de Dieu qui sont encore en relation avec elle, et leur dit: «Sortez du milieu d’elle, mon peuple». Ensuite, elle en donne immédiatement la raison: «afin que vous ne participiez point à ses péchés, et que vous n’ayez point de part à ses fléaux.» Babylone continue donc d’exister dans le péché, et ses plaies doivent l’atteindre dans le futur, après sa chute.
Ceux qui appliquent le mot Babylone uniquement à la papauté, soutiennent que la chute de Babylone est la perte du pouvoir civil de l’église papale. A cause de cette chute, Babylone devient « un repaire de tout esprit impur, un repaire de tout oiseau impur et odieux»; mais il n’en est pas ainsi de la perte du pouvoir civil de Rome.
Les enfants de Dieu sont appelés à sortir de Babylone, à cause de l’augmentation du péché qui résulte de sa chute. Mais la perte du pouvoir temporel de la papauté ne constitue pas une raison supplémentaire pour laquelle le peuple de Dieu doit abandonner cette église.
Babylone souffre de cette chute spirituelle parce qu’elle a abreuvé toutes les nations avec «le vin de la fureur [pas la colère, mais la passion] de son impudicité». Ceci ne peut se référer qu’à une seule chose, à savoir les fausses doctrines. Elle a corrompu les vérités pures de la Parole de Dieu et a enivré les nations avec des fables agréables. Sous la forme de la papauté elle supplanta l’Évangile et le remplaça par un faux système de salut:
Par la doctrine de l’Immaculée Conception, elle nia qu’en Christ, Dieu habita dans la chair humaine.
Elle mit de côté la médiation de Christ et la remplaça par un autre système de médiation.
Elle tenta d’enlever le sacerdoce de Jésus et de le remplacer par un sacerdoce terrestre.
Elle fit dépendre le salut de la confession à un homme mortel, et sépara ainsi le pécheur de Jésus, le seul par qui les péchés peuvent être pardonnés.
Elle rejeta le salut par la foi commeune «hérésie condamnable», et la remplaça par la doctrine du salut par les oeuvres.
Son plus grand blasphème est la doctrine de la transsubstantiation, ou sacrifice idolâtre de la messe, auquel elle donne la même valeur que celui de la croix et déclare que, dans un certain sens, «il a des avantages sur la croix» parce que par lui «s’accomplit l’oeuvre de notre rédemption».
Parmi les doctrines contraires à la Parole de Dieu qu’elle enseigne, on peut mentionner les suivantes:
1.La substitution de la tradition et la voix de l’Église comme guides infaillibles à la place de la Bible.
2.Le changement du Sabbat du quatrième commandement, ou septième jour, par la fête du dimanche comme repos du Seigneur en souvenir de sa résurrection, institution qui n’a jamais été ordonnée par Dieu et qui ne peut pas commémorer adéquatement cet événement. Engendré par le paganisme comme « la fête solaire débridée de tous les temps païens », le dimanche fut emmené au baptistère par le pape et christianisé comme institution de l’église évangélique. Telle fut la tentative de destruction du monument évocateur que le grand Dieu avait élevé pour commémorer son oeuvre magnifique de la création, et on tenta d’en ériger un autre à la place pour commémorer la résurrection de Christ, sans motif, vu que le Seigneur lui-même avait déjà prévu une institution dans ce but : le baptême par immersion.
3.La doctrine de l’immortalité naturelle de l’âme provient aussi du monde païen, et ce furent les « pères de l’église » qui introduisirent cette doctrine pernicieuse comme faisant partie de la vérité divine. Cette erreur annule les deux doctrines bibliques de la résurrection et du jugement général, et ouvre une porte au spiritisme moderne. De cette erreur sortiront d’autres doctrines funestes comme l’état conscient des morts, le culte des saints, la mariologie, le purgatoire, les récompenses remises au moment de la mort, les prières et les baptêmes en faveur des morts, les tourments éternels et le salut universel.
4.La doctrine selon laquelle les saints, en tant qu’esprits désincarnés, trouvent leur héritage éternel dans les régions lointaines et indéfinies, « au-delà des limites du temps et de l’espace ». Elle égare une multitude de personnes de l’enseignement biblique selon lequel cette terre doit être détruite par le feu au jour du jugement et de la destruction des impies, et que de leurs cendres la voix du Tout-Puissant fera surgir une nouvelle terre, qui sera le futur royaume éternel de gloire que les saints posséderont comme héritage éternel.
5.Le baptême par aspersion, au lieu de celui par immersion qui est la seule façon biblique de baptiser et de commémorer de manière adéquate la sépulture et la résurrection de notre Seigneur, en accord avec le but auquel il était destiné. En corrompant cette ordonnance et en détruisant le souvenir de la résurrection de Christ, le terrain fut préparé pour la mise en place d’une autre chose, à savoir le repos dominical.
6.L’enseignement que la venue de Christ est un événement spirituel et non littéral, qui s’est accompli lors de la destruction de Jérusalem, ou qui a lieu lors de la conversion, de la mort ou au moyen du spiritisme. Beaucoup ont été conduits par de tels enseignements à s’opposer catégoriquement à la doctrine biblique selon laquelle la seconde venue de Christ est un événement défini, futur, littéral, personnel et visible, qui aura pour résultat la destruction de tous ses ennemis, mais qui apportera la vie éternelle à tous ses enfants.
7.La doctrine d’un millénium temporel, ou mille ans de paix, de prospérité et de justice pour toute la terre avant la venue de Christ. Cette doctrine est surtout destinée à fermer les oreilles des gens pour qu’ils n’entendent pas les avertissements sur l’approche du second avènement, et elle endormira probablement tant d’âmes dans un état de sécurité charnelle qu’elle les conduira à leur ruine finale comme n’importe quelle hérésie que le grand ennemi de la vérité ait jamais imaginée.
Application de la chute de Babylone.--Pour en venir plus particulièrement à l’application de la prophétie concernant la chute de Babylone, voyons comment le monde religieux répondit face à la possibilité d’un tel changement au moment de la proclamation de ce second message conjointement au premier, vers 1844. Le paganisme n’était qu’apostasie et corruption dès le début, et il l’est toujours. Aucune chute spirituelle n’est possible pour lui. Le catholicisme romain avait été dans une condition déchue pendant de nombreux siècles. Mais les églises protestantes avaient commencé à réformer la corruption papale et avaient fait une oeuvre noble. En un mot, elles se trouvaient dans une position qui leur permettait de souffrir une chute spirituelle. La conclusion est donc inévitable que le message qui annonce la chute se réfère à presque toutes les églises protestantes.
La question que l’on peut se poser est pourquoi cette proclamation ne s’est pas faite avant, si une partie tellement importante de Babylone était tombée depuis si longtemps. Voici la réponse: On ne pouvait pas dire que Babylone dans son ensemble était tombée tandis qu’une partie demeurait debout. On ne pouvait pas l’annoncer avant que la condition du monde protestant n’empirât, et que la vérité--unique sentier du progrès--ne fût sacrifiée. Quand ceci arriva, et que le protestantisme expérimenta une chute spirituelle, la proclamation concernant Babylone dans son ensemble put se faire, tandis qu’elle n’avait pu se faire avant: «Elle est tombée, Babylone.»
Il convient peut-être de s’informer davantage de la raison ayant provoquée la chute de Babylone, --qui fit boire à toutes les nations du vin de la fureur de sa fornication--appliquée aux églises protestantes à l’époque en question. Le problème de Babylone réside dans sa confusion de la vérité et ses fausses doctrines qui en découlent. Parce qu’elle les propage laborieusement et qu’elle s’y accroche quand on lui offre la lumière et la vérité qui devrait la corriger, elle se trouve dans une situation déchue.
Les églises protestantes étaient arrivées à un point où elles auraient dû monter à un niveau religieux plus élevé. Elles pouvaient accepter la lumière et la vérité qui leur étaient offertes, et atteindre ce niveau supérieur, ou elles pouvaient les refuser, et perdre leur spiritualité et la faveur de Dieu, ou en d’autres termes, expérimenter une chute spirituelle.
La vérité que Dieu considéra adéquate d’employer comme instrument pour cette oeuvre fut le message du premier ange. La doctrine qui était prêchée était que l’heure du jugement de Dieu était arrivée, ce qui rendait imminente la seconde venue de Christ. Après l’avoir suffisamment écoutée pour y voir les bénédictions qui en découlait, et les bons résultats qu’elle produisait, les églises dans leur ensemble la rejetèrent avec mépris et moqueries. C’est ainsi que furent testés ceux qui démontrèrent clairement que leur coeur était avec le monde et pas avec le Seigneur, et qu’ils préféraient continuer de cette façon.
Mais le message aurait guéri les maux qui existaient alors dans le monde religieux. Le prophète dit, peut-être en rapport avec ce temps: «Nous avons voulu guérir Babylone, mais elle n’a pas guéri» (Jérémie 51: 9). Quelqu’un peut demander: «comment savons-nous que la réception de ce message aurait eu cet effet?» Parce que tel fut l’effet chez tous ceux qui le reçurent. Ils sortirent des différentes dénominations, et les barrières qui les séparaient furent enlevées; les croyances conflictuelles furent réduites en poussière; ils abandonnèrent l’espérance antibiblique d’un millénium temporel; ils corrigèrent leurs fausses opinions sur la seconde venue de Jésus; l’orgueil et la conformité au monde s’évanouirent; les torts furent redressés; les coeurs s’unirent dans la douce communion; l’amour et la joie régnaient pleinement. Si la doctrine fit tout ceci en faveur des quelques-uns qui la reçurent, elle l’aurait aussi fait pour tous s’ils l’avaient reçue, mais le message fut rejeté.
Dans tout le pays s’élevait le cri: «Elle est tombée, Babylone», et en anticipation du mouvement présenté dans Apocalypse 18:1 à 4, ceux qui proclamèrent le message ajoutèrent: «Sortez du milieu d’elle, mon peuple.» En résultat, des milliers de personnes coupèrent leurs relations avec les diverses dénominations.
Un changement notable se produisit dans les églises quant à leur condition spirituelle. Quand une personne refuse la lumière, elle se place obligatoirement dans les ténèbres; quand elle rejette la lumière elle place inévitablement les pieds et les mains dans le carcan de l’erreur. Une perte ou chute spirituelle suit. C’est ce qu’expérimentèrent les églises. Elles décidèrent d’adhérer aux vieilles erreurs, et de continuer à propager leurs fausses doctrines parmi les gens. Aussi, la lumière et la vérité les abandonnèrent.
Quelques-unes sentirent et déplorèrent le changement. Des témoignages de leurs écrivains nous dépeignent leur condition à cette époque.
En 1844, le Christian Palladium exprima les plaintes suivantes:
«Partout nous entendons des voix plaintives emportées par la brise du ciel, glaciales comme les rafales venant des icebergs du nord, se déposant comme des cauchemars sur les poitrines timides, et absorbant les énergies des faibles, elles nous indiquent que la tiédeur, la division, l’anarchie et la désolation angoissent les confins de Sion.»
En 1844, le Religious Telescope, utilise aussi le langage suivant:
«Nous n’avons jamais expérimenté une décadence religieuse aussi générale qu’à l’heure l’actuelle. . . Quand nous nous souvenons des rares cas de vraie conversion, de l’impénitence et de la dureté presque sans égales des pécheurs, nous nous écrions presque involontairement: Dieu a-t-il oublié d’être miséricordieux? ou a-t-il fermé la porte de sa grâce?»
A peu près à cette même époque, des invitations au jeûne et à la prière pour le retour du Saint-Esprit furent publiées dans les journaux religieux. Même le Sun de Philadelphie publia ce qui suit en Novembre 1844:
«Les soussignés, les pasteurs et les membres des diverses dénominations de Philadelphie et de la région, croyant solennellement que les ‘signes des temps’ actuels, à savoir, la pauvreté spirituelle de nos églises en général et les maux extrêmes qui règnent dans le monde autour de nous, semblent inviter à grands cris tous les chrétiens à avoir des moments spéciaux de prière, accordons-nous donc, si Dieu le permet, pour nous unir dans une semaine spéciale de prière au Dieu Tout-Puissant, pour qu’Il déverse son Saint-Esprit sur notre ville, notre pays et le monde.»
Charles G. Finney, un évangéliste bien connu a dit en Février 1844: «Nous avons gardé à l’esprit le fait, que les églises protestantes de notre pays manifestaient en général de l’apathie ou de l’hostilité envers presque toutes les réformes morales de l’époque. Il y a des exceptions partielles, mais elles ne suffisent pas à empêcher que cette réalité soit générale. Nous avons un autre fait qui le corrobore: l’absence presque universelle d’influences vivifiantes dans les églises. L’apathie spirituelle prévaut partout, et elle est terriblement profonde, comme l’atteste la presse religieuse de tout le pays. . . Les églises sont en général en train de dégénérer tristement. Elles se sont beaucoup éloignées du Seigneur, et Lui, il s’est retiré d’elles.»
En Novembre 1844, le Oberlin Evangelist observa dans l’article d’un éditorial:
«Certains de nos journaux religieux déplorent le fait que les réveils ont presque totalement cessé dans nos églises, comme tous l’attestent. Il y a longtemps qu’on n’avait pas connu une époque de pauvreté si générale. Il existe un grand esprit de réveil politique et de zèle dans tous les départements des opérations commerciales; mais hélas, la décadence et la mort s’installent comme un cauchemar au coeur de l’activité chrétienne et du saint amour envers Dieu et envers les âmes. Les formes extérieures de la religion sont conservées; la routine des devoirs dominicaux continue; mais quant aux moments de «rafraîchissement de la présence du Seigneur» dans lesquels la crainte surprend l’hypocrisie, la conviction s’attache au pécheur et les coeurs humbles s’accrochent aux promesses et luttent puissamment pour la conversion des âmes, ces moments-là, ne sont connus qu’à travers les doux souvenirs des jours qui furent mais qui n’existent plus.»
Non seulement les églises souffrirent d’une perte marquée de la spiritualité en 1844, mais depuis lors, la décadence s’est poursuivie d’une façon notable.
Le Congregationalist dit en Novembre 1858:
«La piété ne s’est pas réveillée dans nos églises au point de nous permettre d’attendre avec confiance les fruits légitimes et pratiques qu’elle aurait dû donner. Par exemple, nous aurions dû avoir la sécurité qu’après une manifestation de la grâce les trésoreries de nos sociétés de bienfaisance se rempliraient comme le lit des ruisseaux se remplit après une pluie abondante. Mais les administrateurs de nos sociétés se plaignent du manque de sympathie et d’aide apporté par les églises.
«Voici une autre illustration encore plus triste de la même vérité générale. Le Watchman and Reflector a déclaré récemment qu’il n’y avait jamais eu parmi les églises baptistes une diffusion de la dissension aussi lamentable que celle qui prévaut actuellement. . .. Il suffira de jeter un coup d’oeil aux séminaires de notre propre dénomination pour se convaincre que le mal ne se limite pas aux Baptistes.»
Le principal journal méthodiste, le Christian Advocate, de New York, publia un article en 1883 duquel nous recopions les déclarations suivantes:
1.«Qu’on maquille le fait comme on voudra, l’église se trouve, dans son sens général, dans une décadence spirituelle rapide. Bien qu’elle croisse en nombre et en force monétaire, elle est en train de devenir extrêmement faible et limitée dans sa spiritualité, tant sur la chaire que parmi les membres. Elle est en train d’assumer la forme et le caractère de l’église de Laodicée.
2.«. . . Il y a des milliers de ministres des églises locales et des associations, et plusieurs milliers de membres laïcs qui sont morts et qui ont aussi peu de valeur que des figuiers stériles. Ils ne contribuent en rien à la nature temporelle ou spirituelle des progrès et des victoires de l’Évangile sur toute la terre. Si tous ces os secs de notre église et leurs congrégations pouvaient ressusciter et être recrutés pour un service fidèle et actif, comme les manifestations du pouvoir divin seraient glorieuses et nouvelles!»
Le rédacteur du Western Christian Advocate écrivit en 1893 au sujet de son église:
«Écris à l’église Méthodiste: La grande difficulté pour nous aujourd’hui est que le salut des âmes en danger reçoit notre dernière et mineure considération. Beaucoup de nos congrégations se conduisent comme des clubs sociaux. Elles se sont changées en centre d’influence sociale. On tente d’en faire partie pour progresser dans la société, dans les affaires ou dans la politique. Les prédicateurs invités sont ceux qui savent ‘adoucir les textes pour flatter les oreilles, et cacher soigneusement la condamnation.’
«Les cultes dominicaux servent d’occasion pour étaler l’élégance des dernières modes dans les parures. Même les plus petits sont ornés comme s’ils étaient des complices de l’orgueil. Si on lit les ‘règlements’ c’est pour accomplir au pied de la lettre une loi dont l’esprit a fui il y a longtemps. Les registres sont pleins de noms de personnes inconverties. On peut rencontrer des membres officiels dans les loges, les balcons et les parterres des théâtres et des opéras. Ceux qui reçoivent la communion assistent aux courses, organisent et participent à des bals et des parties de cartes. La distinction qu’il y a entre ceux qui sont dans l’église et ceux du dehors est si vague que les hommes sourient quand on les sollicite pour s’unir à l’église, et parfois ils nous disent qu’au dehors ils trouvent les hommes meilleurs.
«Quand nous allons auprès des foules, très souvent nous le faisons avec tant de condescendance prétentieuse que le propre respect les fait fuir loin de nous.
«Et cependant, sous l’influence des riches et des impies, nous nous sommes tellement développés, qu’ils nous sont devenus nécessaires. L’application de la discipline au pied de la lettre pendant une année seulement réduirait de moitié la totalité de nos membres, notre société missionnaire ferait banqueroute, nos églises luxueuses fermeraient, paralyseraient nos intérêts identiques, laisseraient nos pasteurs et nos évêques sans revenus et dans l’angoisse. Mais le fait subsiste qu’une de ces deux choses doit arriver: ou l’église doit être disciplinée ou le Saint-Esprit de Dieu cherchera d’autres dénominations organisées. La cognée a été mise à la racine des arbres. Nous sommes appelés à nous repentir. L’oeuvre de Dieu doit être faite. Si nous nous plaçons au milieu du chemin, Il nous éliminera.»
L’Independent de New York, du 3 Décembre 1896, contenait un article de D. L. Moody, duquel nous extrayons ce qui suit:
«Dans un numéro récent de votre journal, j’ai vu un article dans lequel un correspondant déclarait qu’aucune des trois mille églises ou plus des organisations congrégationalistes et presbytériennes de ce pays ne pouvait signaler qu’un seul membre se soit ajouté par profession de foi durant l’année passée. Est-ce vrai? Cette pensée s’est emparée de moi de telle manière que je ne peux l’oublier. Elle suffit à horrifier l’âme de tout véritable chrétien.
«Si une telle chose se produit dans ces deux grandes dénominations, quelle sera la condition des autres? Allons-nous tous rester tranquillement assis et laisser aller les choses? Nos journaux religieux et nos pupitres vont-ils se taire comme des ‘chiens muets, incapables d’aboyer’, au lieu d’avertir le peuple que le danger approche? N’élèverons-nous pas tous notre voix comme des trompettes? Que doit penser le Fils de Dieu du résultat de notre labeur? Que doit penser le monde incrédule d’un chrétien qui ne produit plus de fruit? Nous soucions-nous des multitudes d’âmes qui descendent à la perdition chaque année tandis que nous demeurons assis à les regarder? Où en sera notre pays à la fin des dix prochaines annéessi nous ne nous réveillons pas?»
La condition de décadence spirituelle dans laquelle les églises, en général, étaient tombées, comme résultats du rejet du message du premier ange, les conduisit à accepter des doctrines erronées et corrompues. Pendant la dernière partie du XIXe siècle on devait voir un changement notable dans l’attitude des dirigeants et des fidèles des églises protestantes, à l’égard des doctrines de base des Écritures. Ayant refusé la vérité, ils acceptèrent l’erreur. La théorie de l’évolution, adoptée par de nombreux dirigeants des églises, était, selon les paroles d’un grand écrivain religieux, «le rejet du Créateur». Un défenseur religieux de la théorie déclareque «la prière est la communion avec mon moi racial intime.»
Les effets de la théorie évolutionniste sur la foi des églises sont si apparents que les commentaires publics sur la situation sont très communs. Un professeur de théologie d’une grande université observe:
«Il semble qu’aujourd’hui, la grande tradition morale judéo-chrétienne, qui est la partie la plus ancienne de notre héritage, est en train de s’effriter sous nos yeux. . . La foi en la science est devenue si forte, et elle a acquis tant de propre suffisance, et s’est si bien enracinée dans notre société, que beaucoup de ceux qui l’hébergent ont perdu tout désir de l’unir à autre chose. . . L’homme qui se confie en une science physique pour décrire le monde ne trouve aucune place concevable où placer une divinité. . . Les philosophies qui expriment aujourd’hui leurs intérêts basiques [des hommes] ne se préoccupent déjà plus, comme au XIXe siècle, de justifier une croyance en Dieu et l’immortalité. Ces idées ont simplement disparu de toute tentative sérieuse d’arriver à comprendre le monde. . . L’actuel conflit de la foi religieuse avec la science ne se rapporte déjà plus à une explication scientifique du monde, mais à une explication scientifique de la religion. L’effet vraiment révolutionnaire de la foi scientifique sur la religion aujourd’hui, n’est pas sa nouvelle vision de l’univers mais sa nouvelle vision de la religion.»
Quelle est cette nouvelle vision de la religion? Un porte-parole du libéralisme moderne l’explique franchement:
«Les protestants libéraux ont abandonné la croyance en l’infaillibilité verbale de la Bible.» «Nous croyons que Jésus fut un être humain, non pas un être surnaturel différent de tous les autres hommes en qualité. Nous croyons qu’il naquit normalement, et qu’il affronta les problèmes et les difficultés de la vie sans aucun renfort secret de pouvoir miraculeux. . . Pour nous, la mort de Jésus n’est pas différente en essence de la mort des autres héros.»
«Aujourd’hui, la vieille croyance selon laquelle Jésus apparaîtra à nouveau dans le ciel pour inaugurer un jugement dramatique du monde, pour condamner Satan et les démons dans l’enfer, et conduire les anges et les chrétiens au paradis, s’est réduite à la doctrine ésotérique d’une minorité au lieu d’être une conviction universelle de grande influence dans le monde chrétien. Une fois qu’un homme moderne accepte ce que les historiens lui disent quant à l’âge de l’univers, et une fois qu’il accepte ce que les hommes de science lui disent au sujet de la nature du processus évolutionniste, il ne peut pas croire qu’il ne se produira jamais un dénouement spectaculaire des affaires du monde comme celui qu’attendaient les premiers chrétiens.» «Nous nous proposons de prendre de l’ancien christianisme les éléments qui semblent avoir une valeur permanente, de les combiner avec les convictions religieuses et les perceptions éthiques qui ont surgi pendant les temps modernes, et avec ce matériel composé, d’élaborer une nouvelle formule du message chrétien. Nous admettons franchement que notre évangile n’est pas le ‘vieil évangile’, ni même une version modifiée du vieil évangile proclamé maintenant depuis les pupitres conservateurs. Le nôtre, nous le confessons, est un ‘nouvel évangile’.»
Si le protestantisme avait accepté le message du premier ange, il aurait permi à l’église d’être la lumière pour toutes les nations. Mais par son rejet du message, il a trahi sa mission et a laissé les nations sans le témoignage de la vérité présente qu’il aurait pu avoir; en conséquence elles marchent à tâtons dans les ténèbres de l’erreur et de la superstition comme résultat des influences intoxicantes et stupéfiantes du système de fausses doctrines que cette église édifia et ne voulut pas abandonner.
Robert M. Hutchins, recteur de l’Université de Chicago, dit au sujet de notre condition spirituelle:
«Nous ne savons pas où nous allons, ni pourquoi, et nous avons presque renoncé à la tentative de le découvrir. Nous sommes désespérés parce que les clés qui devaient ouvrir les portes du ciel nous ont introduits dans une prison plus grande, mais aussi plus oppressive. Nous pensions que ces clés étaient la science et l’intelligence libre de l’homme. Elles ont échoué. Il y a longtemps que nous avons rejeté Dieu. Qui pouvons-nous appeler maintenant?»
Dans son numéro du 24 Mai 1941, l’Inquirer de Philadelphia tenta d’analyser notre condition dans un article éditorial:
«Il semble que nous soyons arrivés à l’un de ces moments solennels de l’histoire où la civilisation s’arrête épouvantée en présence de forces beaucoup plus complexes et trop terribles par leur puissance pour être évaluées avec exactitude. Confrontés à des problèmes qui ne peuvent être écartés que par des enfants irréfléchis et insensés, nous sommes arrivés au carrefour où tout poteau indicateur nous laisse perplexes. Pendant des années, des assauts chaque fois plus acerbes ont été lancés contre la religion. Il nous semblait que nous n’avions pas besoin de nous préoccuper si ‘les vieilles croyances se relâchaient ou s’effondraient.’ Il semblait que dans cette civilisation, comme dans celles du passé quand elles approchaient de leur fin inévitable, nous, et ce terme englobe toute l’humanité en général, nous sommes devenus beaucoup trop sûrs de nous-mêmes. . .
«Nous avons observé, et beaucoup d’entre nous avec un peu de méfiance, le développement des cultes étranges et la recrudescence des philosophies païennes. Sans le moindre trouble, nous avons remarqué la naissance de l’humanisme moderne, avec sa négation d’un pouvoir plus grand que le nôtre; son exaltation de l’homme au point de le faire l’égal de son Créateur. Maintenant, quand la civilisation est peut-être en train de mourir debout, la barrière gonflée de notre propre suffisance est en train d’éclater dans l’espace. Les êtres humains sont enfin en train de commencer à découvrir qu’ils ne sont pas de petits dieux, mais seulement de petits hommes.»
Mais à force de se séparer de Dieu, les églises populaires en arriveront finalement à une condition où les vrais chrétiens ne pourront plus continuer à être en relation avec elles; et ils seront invités à en sortir. Nous le verrons dans l’avenir en accomplissement d’Apocalypse 18:1 à 4. Nous croyons que ce moment viendra quand, en plus de leurs corruptions, les églises commenceront à lever la main de l’oppression contre les saints (Voir les commentaires sur Apocalypse 18).
VERS. 9-12: «9 Et un autre ange, un troisième ange les suivit, en disant d’une voix forte: Si quelqu’un adore la bête et son image, et reçoit une marque sur son front ou sur sa main, 10 il boira, lui aussi, du vin de la fureur de Dieu, versé sans mélange dans la coupe de sa colère, et il sera tourmenté dans le feu et le soufre, devant les saints anges et devant l’Agneau. 11 Et la fumée de leur tourment monte aux siècles des siècles; et ils n’ont de repos ni jour ni nuit, ceux qui adorent la bête et son image, et quiconque reçoit la marque de son nom. 12 C’est ici la persévérance des saints, qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus.»
Le message du troisième ange.--La signification de ce message est l’une des plus épouvantables. On ne peut pas trouver dans toute la Bible une menace aussi sévère de la colère divine. Le péché contre lequel nous sommes mis en garde doit être un péché terrible, et il doit être si clairement défini que tous pourront le comprendre, et savoir ainsi comment éviter les jugements prononcés contre lui.
Il faut remarquer que ces messages s’ajoutent l’un à l’autre, c’est-à-dire que l’un ne disparaît pas quand l’autre s’y ajoute. De telle façon que pendant un moment, le premier message était le seul à être proclamé. Puis le second message apparut sans que le premier ne cesse d’être proclamé. Dès lors il y eut deux messages. Le troisième les suivit sans les remplacer, mais il s’unit simplement à eux, de telle façon que maintenant nous avons trois messages qui sont proclamés simultanément, ou mieux dit, un triple message qui englobe les vérités des trois; et le dernier est donc la proclamation culminante. Tant que l’oeuvre ne sera pas terminée, l’heure du jugement de Dieu et la chute de Babylone ne cesseront pas d’être réelles. La proclamation de ces faits en relation avec les vérités présentées par le message du troisième ange continuent d’être nécessaires.
On notera aussi la relation logique qu’il y a entre les messages eux-mêmes. Si nous considérons la situation au moment qui précède immédiatement l’apparition du premier message, nous voyons que le monde religieux protestant nécessitait une grande réforme. Des divisions et la confusion existaient dans les églises. Celles-ci continuaient à s’accrocher à beaucoup d’erreurs et de superstitions papales. La puissance de l’Évangile était compromise entre leurs mains. Pour corriger ces maux, la doctrine de la seconde venue de Christ fut présentée et proclamée avec puissance. Elles auraient dû la recevoir et obtenir d’elle une nouvelle vie. Au lieu de cela, elles la rejetèrent et en souffrirent les conséquences spirituelles. Ensuite, vint le second message qui annonçait le résultat de ce rejet, et déclarait ce qui n’était pas seulement un fait en lui-même, mais un verdict judiciaire divin prononcé contre les églises à cause de leur rébellion; à savoir, que Dieu les avait abandonnées, et qu’elles avaient souffert une chute spirituelle.
Ceci n’eut pas pour effet de les réveiller et de les induire à corriger leurs erreurs, comme elles auraient pu le faire si elles avaient été disposées à être reprises et corrigées. Quelle fut la suite? Ceci prépara le chemin à un mouvement encore plus rétrograde, vers une apostasie plus grande et des maux plus profonds. Les puissances des ténèbres poursuivaient leur oeuvre, et si les églises persévéraient dans cette conduite de rejet de la lumière et de la vérité, elles ne tarderaient pas à adorer la bête et à recevoir sa marque. Telle sera la conséquence logique de cette conduite qui débuta par le rejet du premier message. Maintenant, une autre proclamation est envoyée annonçant solennellement que ceux qui le feront [adorer la bête] boiront le vin de la fureur de Dieu, versée sans mélange dans la coupe de sa colère. Ce qui équivaut à dire: Vous rejetez le premier message, et vous expérimentez une chute spirituelle. Si vous continuez à refuser d’accepter la vérité et à mépriser les avertissements envoyés, vous épuiserez les derniers recours de la grâce divine, et vous subirez finalement une destruction littérale sans remède. C’est la menace la plus sévère que Dieu puisse infliger dans cette vie, et c’est la dernière. Peu l’écouteront et seront sauvés, mais la multitude persévérera et périra.
La proclamation du message du troisième ange est le dernier mouvement religieux spécial qui doit être accompli avant que le Seigneur n’apparaisse, parce qu’immédiatement après, Jean contemple Quelqu’Un comme le Fils de l’homme qui vient sur une grande nuée blanche pour récolter la moisson de la terre. Ceci ne peut que représenter la seconde venue de Christ. Aussi, si la seconde venue de Christ est proche, le moment est arrivé de proclamer ce message. Ils sont nombreux ceux qui de vive voix ou par écrit enseignent avec ferveur que nous sommes dans les derniers jours, et que la venue de Jésus est proche; mais quand nous leur rappelons cette prophétie, ils se trouvent soudain comme perdus en pleine mer, sans ancre, sans carte ni boussole. Ils ne savent qu’en faire. Ils ne peuvent voir comme nous que, si ce qui a été enseigné sur la venue de Christ est vrai, et que le Seigneur est proche, quelque part,--oui, sur toute la terre--ils doivent écouter les reproches du message du troisième ange.
Les arguments se rapportant aux deux messages précédents fixent l’époque de la proclamation du troisième, et démontrent qu’il appartient à ce temps-ci. Mais la meilleure évidence que le message est en train d’être proclamé au monde se trouve dans les événements qui démontrent son accomplissement. Nous avons identifié le premier message comme la proclamation principale du grand mouvement adventiste de 1840-1844. Nous avons l’accomplissement du second message en relation avec ce mouvement pendant la dernière année mentionnée. Regardons maintenant ce qui est arrivé depuis lors.
Quand Christ n’est pas venu en 1844, tout le corps des adventistes se vit soumis à une confusion plus ou moins grande. Beaucoup renoncèrent complètement au mouvement. Un grand nombre conclurent que l’argument relatif au temps était erroné, et immédiatement ils tentèrent de réajuster les périodes prophétiques, et fixèrent une nouvelle date pour la venue du Seigneur, tâche qu’ils poursuivent à un degré plus ou moins grand jusqu’au moment actuel, en fixant une nouvelle date chaque fois qu’elle passe. Quelques-uns cherchèrent avec attention et sincérité la cause de l’erreur, et se virent confirmés dans leur opinion que le mouvement adventiste avait été providentiel, et l’argument se référant au temps, correct; mais ils virent qu’ils avaient commis une erreur quant au sanctuaire, et que cette erreur expliquait leur désillusion. Ils virent que le sanctuaire de Daniel 8: 14 n’était pas la terre, comme ils l’avaient supposé, que la purification ne se réalisait pas par le feu, et que la prophétie relative à cela ne signifiait pas la venue du Seigneur. Ils trouvèrent dans les Écritures des évidences claires que le sanctuaire en question était le temple céleste, que Paul appelle le «sanctuaire», le «véritable tabernacle, qui a été dressé par le Seigneur et non par un homme». De plus, ils découvrirent que sa purification, selon l’image, allait consister dans le ministère final du sacrificateur dans le second appartement, ou lieu très saint. Ils comprirent alors que le moment était venu de l’accomplissement d’Apocalypse 11: 19: «Et le temple de Dieu dans le ciel fut ouvert, et l’arche de son alliance apparut dans son temple.»
Leur attention ayant été attirée sur l’arche, ils se virent naturellement poussés à examiner la loi contenue dans l’arche. Que l’arche contenait la loi était évident puisqu’elle s’appelait «l’arche du témoignage». Elle n’aurait pas été appelée ainsi si elle n’avait pas contenu la loi. Là, était donc l’arche céleste, le grand antitype de celle qui, pendant l’époque des «ombres», exista ici sur la terre. La loi que contenait cette arche céleste devait être, par conséquent, le grand original de la loi écrite sur les tables dont la copie se trouvait dans l’arche terrestre. Ces deux lois devaient dire précisément la même chose, mot pour mot, trait pour trait. Supposer autre chose serait imaginer des mensonges. Cette loi continue à être la loi du gouvernement de Dieu, et son quatrième commandement, aujourd’hui comme au commencement, exige qu’on observe le septième jour de la semaine comme le Sabbat. Quiconque admet l’argument se rapportant au sanctuaire ne discute ce point.
C’est ainsi que la lumière du message du troisième ange resplendit sur l’église. Ses membres virent tout de suite que le monde avait le droit d’exiger, de ceux qui professaient le proclamer, une explication de tous les symboles qu’il contenait: la bête, l’image, le culte et la marque. C’est pourquoi, ils firent de ces points les sujets d’une étude spéciale. Ils découvrirent que le témoignage des Écritures était clair et abondant, et ils n’eurent pas besoin de beaucoup de temps pour formuler, à partir des vérités révélées, des déclarations et des preuves claires qui expliquaient tous ces points.
Un message d’avertissement.--Les arguments qui démontrent ce que constituent la bête, l’image et la marque, ont déjà été présentés dans les commentaires sur Apocalypse 13; et on a démontré que la bête à deux cornes, qui fait une image à la bête et impose sa marque, est les États-Unis d’Amérique. Cette oeuvre et ses agents, contre lesquels le message du troisième ange lance un avertissement, sont une preuve supplémentaire que ce message doit être proclamé maintenant, et révèlent l’harmonie la plus concluante dans toutes ces prophéties. Nous n’avons pas besoin de répéter les arguments ici; il suffira de récapituler les points établis:
-La «bête» est la puissance catholique romaine.
-La «marque de la bête» est l’institution que cette puissance présente comme preuve de son autorité pour légiférer sur les affaires de l’église, et dominer les consciences des hommes pour les maintenir dans le péché. Elle consiste à faire un changement dans la loi de Dieu pour lui ôter sa signature royale. Le Sabbat, ou septième jour de la semaine, qui est la grande institution commémorative de l’oeuvre créatrice de Jéhova, est enlevé de sa place dans le Décalogue et un sabbat contrefait, le premier jour de la semaine, le remplace.
-«L’image de la bête» est une combinaison ecclésiastique qui ressemble à la bête pour être revêtue de pouvoir afin d’imposer ses décrets sous peine de châtiments de la loi civile.
-La «bête à deux cornes», qui donne à l’image le pouvoir de parler et d’agir, représente les États-Unis d’Amérique, qui avancent vers la formation de l’image de la bête.
-La bête à deux cornes impose la marque de la bête, c’est-à-dire qu’elle établit légalement l’observation du premier jour de la semaine, ou dimanche, comme jour de repos. Nous avons déjà remarqué ce qui est en train de se faire dans ce sens. Le mouvement est promu par des individus et des groupes organisés qui suscitent l’agitation pour obtenir des lois religieuses avec leurs meilleures revendications.
Mais les gens ne doivent pas être laissés dans les ténèbres quant à ce sujet. Le message du troisième ange lance une protestation solennelle contre tout ce mal. Il démasque l’oeuvre de la bête, révèle la nature de son opposition à la loi de Dieu, avertit les gens contre l’accomplissement de ses demandes, et signale à tous le chemin de la vérité. Ceci réveille naturellement l’opposition, et l’église se sent d’autant plus induite à chercher l’aide du pouvoir humain en faveur de ses dogmes qu’elle manque d’autorité divine.
Qu’est-ce que ce message accompli, et quel progrès le monde a-t-il fait jusqu’à maintenant? En réponse à ces questions, on peut présenter quelques faits surprenants. La première publication qui a été faite dans son intérêt, vit le jour en 1849. Aujourd’hui ce message est proclamé dans les livres, les brochures et les journaux, qui sont publiés dans 200 langues différentes, et 83 maisons d’édition le disséminent dans les deux hémisphères, et éditent 313 journaux. La valeur des publications qu’elles ont fait circuler en 1942 atteint les 5 467 664, 99 $ (or). Leur oeuvre d’évangélisation s’accomplit dans 413 pays, et dans plus de 810 langues.
Le moins que l’on puisse dire d’un tel mouvement est qu’il demande une explication. Nous avons trouvé des mouvements qui accomplissaient d’une façon surprenante et exacte les messages du premier et du second ange. Ici nous en avons un autre qui attire l’attention du monde en accomplissement du troisième message. Il affirme être cet accomplissement, et demande au monde d’examiner les lettres de créances sur lesquelles se basent ses droits de faire une telle revendication. Examinons-les.
«Le troisième ange les suivit». Ce mouvement suit donc les deux mentionnés plus haut. Il reprend et continue la proclamation des vérités qu’ils proclamaient, et il leur ajoute ce que contient le message du troisième ange.
Le troisième message se caractérise par un avertissement contre la bête. Ainsi, ce mouvement souligne, parmi ses thèmes, une explication de ce symbole, expose aux gens ce qu’il est, et quels sont ses affirmations et ses actes blasphématoires.
Le troisième message avertit le monde entier contre l’adoration de la bête. Ce mouvement explique aussi comment cette puissance créa dans le christianisme certaines institutions qui s’opposent aux commandements du Très-Haut, et démontre que si on les honore, on adore cette puissance. «Ne savez-vous pas qu’en vous livrant à quelqu’un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez?» (Romains 6:16).
Le troisième message met en garde le monde entier contre la réception de la marque de la bête. Ce mouvement consacre aussi une grande partie de son oeuvre à démontrer ce qu’est la marque de la bête, et avertit les gens contre sa réception. Son désir de le faire est d’autant plus grand que cette puissance anti-chrétienne a agi si astucieusement que la majorité s’est laissée séduire et fait inconsciemment des concessions à son autorité. Il démontre que la marque de la bête est une institution qui a reçu le manteau chrétien, et s’est introduite insidieusement dans l’église chrétienne de telle façon qu’elle annule l’autorité de Jéhova et intronise celle de la bête. Dépouillée de tous ses déguisements, elle établi simplement un sabbat contrefait, le premier jour de la semaine, au lieu du Sabbat de Jéhova, le septième jour de la semaine. Mais c’est une usurpation que le grand Dieu ne peut tolérer et l’église du reste doit s’en libérer avant d’être prête pour la venue de Christ. D’où l’avertissement urgent: Que personne n’adore la bête et ne reçoive sa marque.
Le troisième message a quelque chose à dire contre l’adoration de l’image de la bête. Aussi, ce mouvement parle de ce thème et explique ce que sera l’image, ou du moins, il explique la prophétie de la bête à deux cornes. Il révèle où doit se former cette image. La prophétie concerne cette génération; et elle est de toute évidence sur le point de s’accomplir.
En dehors des Adventistes du Septième Jour, il n’existe aucune dénomination religieuse qui affirme être l’accomplissement du message du troisième ange; il n’y en a aucune qui fasse ressortir les thèmes frappants auxquels ce livre est dédié. Que ferons-nous de ces choses? Est-ce l’accomplissement? On doit le reconnaître comme tel, à moins de pouvoir démontrer que les messages du premier et du second ange n’ont pas été entendus; que les interprétations données de la bête, de l’image et de son adoration ne sont pas correctes; et que toutes les prophéties et les signes, les évidences qui prouvent la proximité de la venue de Christ, et donc la nécessité de proclamer le message, peuvent être mises de côté. C’est une chose qui sera très difficile à faire pour toute personne qui étudie la Bible avec intelligence.
Le fruit de la proclamation présentée dans le verset 12 démontre encore mieux l’exactitude des interprétations offertes. On y mentionne un groupe duquel il est dit: «C’est ici la persévérance des saints, qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus.» Cette oeuvre est en train de s’accomplir au coeur même de la chrétienté, et ceux qui reçoivent le message se distinguent par leur observation des commandements de Dieu. Quelle différence y a-t-il dans leur pratique, et quelle est la seule différence parmi les chrétienssur ce sujet ? Seulement celle-ci: Certains pensent qu’ils gardent le quatrième commandement en consacrant le premier jour de la semaine au repos et au culte. D’autres soutiennent que le septième jour est celui qui a été mis à part pour de tels devoirs, et ils passent ces heures en conséquence, reprenant leurs activités ordinaires le premier jour. On ne pourrait tracer une ligne de démarcation plus claire entre ces deux classes de croyants. Le temps qu’une catégorie considère comme sacré et destiné à des fins religieuses est considéré par l’autre catégorie comme séculaire et consacré au travail ordinaire. Une partie se repose pieusement tandis que l’autre travaille avec zèle. Tandis qu’un groupe vaque à ses occupations mondaines, on trouve l’autre retirée de toute activité, et ceci coupe brutalement toute voie aux relations commerciales entre eux. Durant deux jours de la semaine, ces deux groupes sont séparés par leur différence doctrinale et pratique, quant au quatrième commandement. Aucun autre commandement ne pourrait créer une différence aussi remarquable.
Le Sabbat se détache dans le message.--Le message du troisième ange pousse ses adhérents à observer le septième jour, parce que ce n’est que de cette façon qu’ils peuvent se distinguer, dans la mesure où l’observation du premier jour ne distinguerait pas une personne des foules qui observaient déjà ce jour quand le message fut présenté. Nous avons des preuves supplémentaires que l’observation du dimanche est la marque de la bête, parce que le message, qui met surtout l’accent sur l’avertissement contre la réception de la marque de la bête, conduira donc ses adhérents à écarter cette pratique qui constitue la marque, et à adopter la conduite opposée. Il les poussera à abandonner l’observation du premier jour de la semaine et à adopter celle du septième. Compte tenu de ceci, on voit immédiatement qu’il y a plus que de simples déductions en faveur du fait que l’observation du dimanche est la marque de la bête contre laquelle nous sommes mis en garde, et que l’observation du septième jour est l’opposé, c’est-à-dire le sceau de Dieu.
Ceci harmonise les arguments se rapportant au sceau de Dieu, donnés dans les observations sur Apocalypse 7. On y démontre que les mots «signes», «sceau» et «marque» sont synonymes, et que Dieu nous indique que Son Sabbat est Son signe, ou sceau en référence à Son peuple. Ainsi, Dieu a Son sceau qui est Son Sabbat. La bête a une marque qui est une contrefaçon du sabbat. L’un est le septième jour, l’autre le premier jour. La chrétienté sera finalement divisée en deux groupes seulement: (1) Ceux qui seront scellés avec le sceau du Dieu vivant, c’est-à-dire, ceux qui porteront Son signe et garderont Son Sabbat; (2) ceux qui recevront la marque de la bête, c’est-à-dire qu’ils seront porteurs de son signe et observeront son sabbat falsifié. A ce propos, le message du troisième ange nous illumine et nous avertit.
Vu que le septième jour a tant d’importance, il convient de présenter ici les faits principaux qui sont en relation avec l’institution du Sabbat.
Le Sabbat fut établi au commencement, quand la première semaine [de la création] fut achevée (Genèse 2:1 à 3).
C’était le septième jour de cette semaine, et elle fut basée sur des faits immuables qui étaient en relation inséparable avec leur propre nom et leur existence. En se reposant le septième jour, Dieu fit de lui Son jour de repos, ou Sabbat (repos) de Jéhova; et il ne cessera jamais d’être Son jour de repos, car ce fait ne pourra jamais être changé. Dieu l’a alors sanctifié, ou mis à part, selon ce que nous indique le récit; et cette sanctification ne doit jamais cesser, à moins qu’un acte de Jéhova lui-même ne l’annule d’une manière aussi directe et explicite que celui par lequel Il institua ce jour au commencement. Personne ne peut dire qu’il l’a fait et celui qui le dira ne pourra pas le prouver.
Le Sabbat n’a rien qui soit de nature typique ou cérémonielle, parce qu’il a été institué avant que l’homme ne pèche; il appartient donc à une époque où aucun type, image ou ombre ne pouvaient exister.
Les lois et les institutions qui existaient avant la chute de l’homme étaient originelles dans leur nature. Elles provenaient de la relation qu’il y avait entre Dieu et l’homme, et de celle que devaientt avoir les êtres humains entre eux; et ils auraient conservé pour toujours son caractère si l’homme n’avait pas péché, et n’en avait pas été affecté. En d’autres mots, elles étaient de par leur nature même immuables et éternelles. Les lois cérémonielles et typiques doivent leur origine au fait que l’homme avait péché. D’une dispensation à l’autre elles étaient sujettes à des changements; et elles furent, et elles seulement, abolies lors de la crucifixion. La loi du Sabbat était une loi originelle, et donc immuable et éternelle.
La sanctification du Sabbat en Éden prouve son existence depuis la création jusqu’au Sinaï. Là, il fut placé au coeur même du Décalogue quand Dieu le prononça de sa voix audible et il l’écrivit de son doigt sur des tables de pierre. Ce sont des circonstances qui le séparent pour toujours des lois cérémonielles, et le place parmi les lois morales et éternelles.
Le Sabbat n’est pas indéfini; ce n’est pas un quelconque septième jour après les six jours de travail. La loi du Sinaï (Exode 20:8 à 11) l’indique d’une façon aussi claire que le langage le permet. Les événements qui l’engendrèrent (Genèse 2:1 à 3) le limite à un septième jour bien défini. Les 6 240 miracles accomplis à l’occasion du Sabbat, tandis que le peuple d’Israël était dans le désert, à raison de trois chaque semaine pendant 40 ans, quand une double provision de manne leur était accordée le sixième jour, et se conservait du sixième au septième jour (Exode 16), démontrent que c’est un jour particulier, et non une portion de temps ordinaire. Dire autre chose serait comme affirmer que l’anniversaire de Washington ou du jour de l’Indépendance n’est que la 365ième partie d’une année, et peut se célébrer n’importe quel jour aussi bien que le jour réel où il eut lieu.
Le Sabbat fait partie de cette loi que notre Seigneur déclara ouvertement qu’il n’était pas venu détruire. D’un autre côté, il affirma très solennellement qu’elle subsisterait avec tous ses iotas et ses traits de lettres tant que la terre durerait (Matthieu 5:17 à 20).
Il fait partie de cette loi que Paul déclara, non abolie, sinon confirmée par la foi de Christ (Romains 3:31). Au contraire, la loi cérémonielle ou typique, qui annonçait Christ, et cessa quand il fut crucifié, fut annulée ou remplacée par la foi en lui (Éphésiens 2:15).
Il fait partie de cette loi royale, la loi qui appartient au roi Jéhova, que Jacques appelle la loi de liberté, et par laquelle nous serons jugés au dernier jour. Dieu n’établit pas des normes différentes de jugement pour chaque époque du monde (Jacques 2:11, 12).
C’est le «jour du Seigneur» d’Apocalypse 1:10 (Voir commentaires sur ce verset).
Il apparaît comme la grande institution au sujet de laquelle une grande réforme est prédite dans les derniers jours (Comparez Ésaïe 56:1, 2 avec 1 Pierre 1:5). Cette réforme englobe aussi le message que nous étudions.
A la nouvelle création, le Sabbat, fidèle à son origine et sa nature, refera son apparition, et dès lors, ses bénédictions seront déversées sur le peuple de Dieu à travers toute l’éternité (Ésaïe 66:22, 23).
Tel est le bref synopsis de quelques-uns des arguments démontrant que la loi du Sabbat n’a pas été abrogée ni son institution changée; qu’on ne peut pas dire qu’une personne garde les commandements de Dieu à moins qu’elle n’observe ce jour. C’est un grand honneur que d’être en relation avec une telle institution; et prêter attention à ses commandements apportera une bénédiction infinie.
Le châtiment de ceux qui adorent la bête.--Ceux-ci seront tourmentés dans le feu et le soufre en présence des saints anges et de l’Agneau. Quand ce châtiment sera-t-il infligé? Dans Apocalypse 19: 20 on voient que lorsque Jésus reviendra pour la seconde fois il y aura des châtiments qui peuvent être appelés: étang ardent de feu et de soufre. C’est là que la bête et le faux prophète seront jetés vivants. Ceci ne peut se rapporter qu’à la destruction qui leur est infligée au commencement et pas à la fin des mille ans. Dans Ésaïe, il y a un passage remarquable auquel nous nous voyons obligés de nous référer pour expliquer les phrases de menace que le troisième ange prononce, car il décrit, sans l’ombre d’un doute, des scènes qui doivent arriver lors de la seconde venue et tandis que la terre demeure désolée pendant les mille ans qui suivent. On est presque obligé de reconnaître que le langage de l’Apocalypse reproduit des parties de cette prophétie. Après avoir décrit la colère de Jéhova manifestée sur toutes les nations, la grande tuerie de leurs armées, et les cieux qui sont roulés comme un livre, le prophète dit: «Car c’est un jour de vengeance pour l’Éternel, une année de représailles pour la cause de Sion.Les torrents d’Édom seront changés en poix, et sa poussière en soufre; et sa terre sera comme la poix qui brûle. Elle ne s’éteindra ni jour ni nuit, la fumée s’en élèvera éternellement; d’âge en âge elle sera désolée, à tout jamais personne n’y passera.» (Ésaïe 34:8 à 10). En vue de ce qui nous est révélé, à savoir l’existence d’un lac de feu dans lequel tous les pécheurs périront à la fin des mille ans, nous ne pouvons que conclure que la destruction des impies vivants au début de cette période, et la condamnation finale de tous les méchants à la fin de cette même période, sont similaires.
L’expression «aux siècles des siècles» (Apocalypse 14:11), ne peut pas signifier l’éternité. Ceci est évident par le simple fait que ce châtiment est infligé sur cette terre, où le temps se mesure en jours et en nuits. Ceci est mieux démontré par le passage d’Ésaïe déjà mentionné, qui est, comme nous l’avons déjà suggéré, l’endroit d’où ce langage est tiré, et il s’applique au même temps. Ce que dit Ésaïe, il l’applique à la terre d’Idumée; mais que cette expression désigne la terre littérale d’Édom, située au Sud-Est de la Judée, ou qu’elle représente, comme c’est sans doute le cas, toute la terre au moment où le Seigneur Jésus sera révélé dans le ciel au milieu des flammes de feu, et quand l’année des rétributions de la controverse de Sion arrive, dans n’importe quel cas, la scène aura éventuellement une fin. Cette terre doit finalement être rénovée, purifiée de toutes taches de péché, de tout vestige de souffrance et de décadence, et elle deviendra une habitation de la justice et de la joie à travers toute l’éternité. Le mot aion, traduit ici par «aux siècles des siècles» est ici défini par G. Abbot-Smith, dans son petit dictionnaire grec du Nouveau Testament: «un espace de temps, comme une vie, une génération, une période de l’histoire, une période indéfiniment longue.» De manière que, sans forcer la signification acceptée du mot grec, nous pouvons l’interpréter ici en harmonie avec les autres déclarations catégoriques de l’Écriture.
L’époque du message du troisième ange est une période de patience pour le peuple de Dieu. Paul et Jacques nous donnent tous les deux des instructions à ce sujet (Hébreux 10:36; Jacques 5:7, 8). Tant qu’il dure, le groupe qui attend garde les commandements de Dieu, le Décalogue, et conserve la foi de Jésus, c’est-à-dire qu’ils accomplissent tous les enseignements de Christ et de ses apôtres tels qu’ils sont contenus dans le Nouveau Testament. Le vrai Sabbat, tel que le présente le Décalogue, est ainsi mis vivement en contraste avec le sabbat falsifié, la marque de la bête, qui distingue finalement ceux qui rejettent le message du troisième ange.
VERS. 13-16: «13 Et j’entendis du ciel une voix qui disait: Écris: Heureux dès à présent les morts qui meurent dans le Seigneur! Oui, dit l’Esprit, afin qu’ils se reposent de leurs travaux, car leurs oeuvres les suivent. 14 Je regardai, et voici, il y avait une nuée blanche, et sur la nuée était assis quelqu’un qui ressemblait à un fils d’homme, ayant sur sa tête une couronne d’or, et dans sa main une faucille tranchante. 15 Et un autre ange sortit du temple, criant d’une voix forte à celui qui était assis sur la nuée: Lance ta faucille, et moissonne; car l’heure de moissonner est venue, car la moisson de la terre est mûre. 16 Et celui qui était assis sur la nuée jeta sa faucille sur la terre. Et la terre fut moissonnée.»
Une crise solennelle.--Les événements deviennent de plus en plus solennels au fur et à mesure que nous approchons de la fin. C’est ce fait qui donne au message du troisième ange, qui est actuellement proclamé, une solennité et une importance inhabituelles. C’est le dernier avertissement qui doit être proclamé avant la venue du Fils de l’homme, qui est représenté ici comme assis sur une nuée blanche, avec une couronne sur la tête, et une faucille dans la main, prêt à moissonner la terre.
Nous sommes en train de traverser rapidement une échéance prophétique qui culmine par la révélation du Seigneur Jésus dans le ciel au milieu de flammes de feu, pour se venger de ses ennemis et récompenser ses saints. Et pas seulement ça, mais nous sommes si proches de son accomplissement que le prochain chaînon de la chaîne est cet événement suprême et crucial. Le temps ne recule jamais. Comme le fleuve ne vacille pas à l’approche du précipice, mais avec une force irrésistible, il entraîne avec lui tous les corps qui flottent sur lui; et comme les saisons n’inversent jamais leur course, mais que l’été fait suite à l’attendrissement des bourgeons du figuier, et l’hivers suit la chute des feuilles; nous aussi nous sommes entraînés vers l’avant, que nous le voulions ou non, que nous soyons prêts ou pas, vers la crise inévitable et irréversible. Ah! Combien peu, parmi ceux qui professent orgueilleusement leur religion et les pécheurs négligents, s’imaginent ce qui les attend! Comme il est difficile de comprendre cela, même pour ceux qui connaissent la vérité et professent la suivre!
Une bénédiction promise.--Une voix céleste ordonna à Jean d’écrire: «Heureux dès à présent les morts qui meurent dans le Seigneur», et la réponse de l’Esprit est: «Oui, afin qu’ils se reposent de leurs travaux, car leurs oeuvres les suivent.» «Dès à présent» doit signifier à partir d’un moment particulier. Quel moment? Évidement, le commencement du message en relation avec lequel ceci est dit. Mais pourquoi les morts qui meurent dès ce moment sont-ils heureux? Cette béatitude prononcée sur eux doit l’avoir été pour une raison spéciale. Ne serait-ce pas parce qu’ils échappent au temps de terrible danger que les saints doivent affronter à l’approche de la fin de leur pèlerinage? Bien qu’ils soient bienheureux avec tous les justes morts, ils ont l’avantage sur eux d’appartenir sans doute à ce groupe qui ressuscitera pour la vie éternelle lors de la résurrection spéciale de Daniel 12:2.
Il faut noter que dans cette chaîne prophétique trois anges précèdent le Fils de l’homme qui vient sur la nuée blanche, et trois sont présentés après ce symbole. Nous avons déjà exprimé l’opinion que les anges littéraux participent aux scènes décrites ici. Les trois premiers ont la charge des trois messages spéciaux. Le message du quatrième ange doit être proclamé de façon évidente après que le Fils de l’homme ait achevé son oeuvre sacerdotale et se soit assis sur la nuée blanche, mais avant qu’Il apparaisse sur les nuées des cieux. Comme les paroles sont adressées à celui qui est assis sur la nuée blanche, ayant à la main une faucille aiguisée prête pour la moisson, il doit indiquer un message de prière de la part de l’église, après que son oeuvre ait été achevée en faveur du monde, que le temps de probation ait cessé et que le Seigneur apparaisse et emporte son peuple avec lui. C’est assurément le grand cri mentionné par notre Seigneur dans Luc 18:7, 8, en relation avec la venue du Fils de l’homme. Cette prière sera exaucée; les élus seront vengés; car la parole ne dit-elle pas: «Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit? Celui qui est assis sur la nuée lancera sa faucille, et les saints, représentés par le blé de la terre, seront engrangés dans les greniers célestes.
Le blé engrangé.--La prophétie nous dit que «celui qui était assis sur la nuée jeta sa faucille sur la terre. Et la terre fut moissonnée». Ces paroles nous transportent au-delà du second avènement, avec ses scènes de destruction pour les impies et de salut pour les justes. Nous devons donc chercher au-delà de ces scènes l’application des versets suivants.
VERS. 17-20: «17 Et un autre ange sortit du temple qui est dans le ciel, ayant, lui aussi, une faucille tranchante. 18 Et un autre ange, qui avait autorité sur le feu, sortit de l’autel, et s’adressa d’une voix forte à celui qui avait la faucille tranchante, disant: Lance ta faucille tranchante, et vendange les grappes de la vigne de la terre; car les raisins de la terre sont mûrs. 19 Et l’ange jeta sa faucille sur la terre. Et il vendangea la vigne de la terre, et jeta la vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu. 20 Et la cuve fut foulée hors de la ville; et du sang sortit de la cuve, jusqu’aux mors des chevaux, sur une étendue de mille six cents stades.»
La cuve de la colère de Dieu.--Les deux derniers anges ont quelque chose à voir avec les impies, qui sont représentés sous la forme bien appropriée des grappes de la vigne de la terre. Ne serait-ce pas le sort final de ce groupe à la fin des mille ans qui nous est présenté ici, la prophétie montrant ce qui arrive finalement tant aux justes qu’aux impies: Les justes sont revêtus d’immortalité, sains et saufs dans le royaume, tandis que les impies périssent hors de la ville? Il est difficile d’appliquer ceci au moment du second avènement, parce que les événements sont donnés ici en ordre chronologique, et la destruction des impies serait contemporaine à l’enlèvement des justes. De plus, les impies qui sont vivants quand le Christ vient, boivent la coupe de Sa colère. Mais, ce passage nous présente le moment où ils périssent dans la cuve de Sa colère, de laquelle il est dit qu’elle est «foulée hors de la ville», ce qui correspond bien à la description d’Apocalypse 20:9, cette dernière expression indiquant plus naturellement sa destruction finale et complète.
L’ange sort du temple, où sont gardés les registres et sont déterminés les châtiments. L’autre ange a l’autorité sur le feu. Ceci peut se rapporter au fait que le feu est l’agent qui détruit finalement les impies, bien que, pour garder cette image, les impies sont comparés aux grappes de la vigne de la terre, et il est dit qu’ils sont jetés dans le grand pressoir qui est hors de la ville. Du sang sort de la cuve jusqu’aux mors des chevaux. Nous savons que les impies sont condamnés à être entièrement dévorés par un déluge de flammes qui descendra d’auprès de Dieu, dans le ciel, mais nous ne savons pas quelle tuerie aura lieu avant, parmi l’armée des condamnées. Il n’est pas improbable que ces expressions se réaliseront littéralement. Comme les quatre premiers anges de cette série indiquèrent un mouvement notable de la part du peuple de Dieu; les deux derniers peuvent signifier la même chose; parce que les saints doivent jouer un certain rôle dans la détermination et l’exécution du châtiment final des impies (1 Corinthiens 6:2; Psaume 149:9).
Les saints triomphent.--Cette prophétie se termine comme les autres, par le triomphe de Dieu, de Christ et des rachetés.
Les Prophéties de Daniel et l’Apocalypse by Uriah Smith (Copyright 1999-2001) is electronically published with the generous permission of the translator. The French text, which is a translation of the official 1944 English edition of The Prophecies of Daniel and the Revelation by Uriah Smith, was supplied in HTML format. It was reformatted by the curator (who is not the translator) of the Seventh-day Adventist Bible Prophecy Books (http://ourworld.compuserve.com/homepages/clt4) Internet site
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