Chapitre III

«Voici Je Me Tiens a la Porte, et Je Frappe»

VERS. 1-6: «1 Ecris à l'ange de l'Eglise de Sardes: Voici ce que dit celui qui a les sept Esprits de Dieu et les sept étoiles: Je connais tes oeuvres. Je sais que tu passes pour être vivant, et tu es mort. 2 Sois vigilant, et affermis le reste qui est près de mourir; car je n'ai pas trouvé tes oeuvres parfaites devant mon Dieu. 3 Rappelle-toi donc comment tu as reçu et entendu, et garde, et repens-toi. Si tu ne veilles pas, je viendrai comme un voleur, et tu ne sauras pas à quelle heure je viendrai sur toi. 4 Cependant tu as à Sardes quelques hommes qui n'ont pas souillé leurs vêtements; ils marcheront avec moi en vêtements blancs, parce qu'ils en sont dignes. 5 Celui qui vaincra sera revêtu ainsi de vêtements blancs; je n'effacerai point son nom du livre de vie, et je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges. 6 Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Eglises.»

L'église de Sardes.--Si les dates des églises précédentes ont été données correctement, la période de l'église de Sardes doit commencer vers 1798. «Sardes» signifie «prince» ou «chant de joie» ou «ce qui reste». Ce sont donc les églises réformées qui constituent cette église, depuis la date mentionnée jusqu'au grand mouvement qui annonce l'ère suivante dans l'histoire du peuple de Dieu.

Le motif de la plainte.--Le grand défaut qui est reproché à l'ange de Sardes est qu'il passe pour être vivant, mais il est mort. Comme la position qu'occupa cette église nominale durant cette période fut élevée, du point de vue mondain! Ses titres pompeux, et la faveur dont elle jouit avec le monde attirent l'attention. Mais l'orgueil et la popularité s'étaient tant développés chez elle, que la spiritualité avait presque disparu, la ligne de séparation entre l'église et le monde avait été effacée, et les différentes organisations populaires étaient des églises de Christ, de nom seulement.

Cette église devait entendre la proclamation de la doctrine du second avènement. «Si tu ne veilles pas, je viendrai comme un voleur.» Ceci explique que la doctrine du retour serait proclamée, et le devoir de veiller serait confié à l'Église. La venue dont il est question est inconditionnelle; seule la façon dont elle se produirait pour chacun de ses membres est conditionnelle. Le fait de ne pas veiller n'empêcherait pas la venue du Seigneur; mais s'ils veillent, ils éviteraient d'être surpris comme un voleur. Le jour du Seigneur surprendra uniquement ceux qui ne veillent pas. «Mais vous, frères, vous n'êtes pas dans les ténèbres, pour que ce jour vous surprenne comme un voleur dans la nuit» --dit Paul, (1 Thessaloniciens 5: 4).

«Tu as à Sardes quelques hommes», semble indiquer une période de mondanité sans pareille dans l'Eglise. Mais, même dans cet état de chose, il y en a quelques-uns dont les vêtements n'ont pas été contaminés, quelques-uns qui se sont maintenus libres de l'influence corruptrice du péché. Jacques dit: «La religion pure et sans tache, devant Dieu notre Père, consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et à se préserver des souillures du monde.» (Jacques 1: 27).

La promesse faite au vainqueur.--«Ils marcheront avec moi en vêtements blancs.» Le Seigneur n'oublie pas ses enfants, où qu'ils se trouvent, même s'ils sont peu nombreux. Chrétien solitaire qui ne peux pas avoir de communion avec d'autres qui partagent la même foi précieuse, as-tu parfois l'impression que l'armée des incrédules va t'absorber? Le Seigneur ne t'as pas oublié. La multitude des impies qui t'entoure ne peut pas être grande au point de te cacher de sa vue. Si tu te maintiens sans tache du mal qui t'environne, la promesse t'est assurée. Tu obtiendras le vêtement blanc du vainqueur. Tu marcheras avec le Seigneur dans la gloire. «Car l'Agneau qui est au milieu du trône les paîtra et les conduira aux sources des eaux de la vie, et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux.» (Apocalypse 7: 17).

Le fait d'être vêtu de vêtements blancs nous est expliqué dans d'autres passages comme le symbole du troc de l'iniquité avec la justice (Voir Zacharie, 3: 4, 5). L'ordre: «Otez-lui les vêtements sales», nous est expliqué par le langage qui suit: «Vois je t'enlève ton iniquité.» Le «fin lin», ou «vêtements blancs», «sont les oeuvres justes des saints» (Apocalypse 19: 8).

Le livre de vie.--Ici, un objet d'un intérêt saisissant est introduit. Un livre volumineux, dans lequel sont inscrits les noms de tous les candidats à la vie éternelle! Le danger existe-t-il que nos noms, après avoir été notés dans ce journal céleste, puissent être effacés? Oui, sinon cet avertissement n'aurait pas été écrit. Même Paul craignit d'être rejeté (1 Corinthiens 9: 27). La seule façon de maintenir nos noms dans ce livre consiste à nous maintenir vainqueurs jusqu'à la fin. Mais tous n'obtiendront pas la victoire. Leurs noms seront donc effacés. Il est fait allusion ici à un moment futur défini, pendant lequel cette oeuvre sera accomplie. Christ dit: «Je n'effacerai pas» les noms des vainqueurs, ce qui implique aussi, qu'en même temps, Il effacera les noms de ceux qui n'auront pas vaincu. Ceci n'aura-t-il pas lieu au moment mentionné par Pierre? «Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés, afin que des temps de rafraîchissement viennent de la part du Seigneur.» (Actes 3: 19).

Dire au vainqueur que son nom ne sera pas effacé du livre de la vie, c'est dire aussi que ses péchés seront supprimés du livre dans lequel ils étaient enregistrés, ils ne témoigneront plus contre lui (Hébreux 8: 12). Cela signifie que, ou son nom ou ses péchés doivent être effacés des registres célestes. Comme la pensée, que nous sommes maintenant pardonnés si nous confessons nos transgressions, est précieuse! Alors, si nous demeurons fidèles à Dieu, ces péchés seront effacés quand Jésus viendra.

Quand cette heure décisive viendra, et elle ne peut plus être très loin dans l'avenir, quel sera ton cas, cher lecteur? Tes péchés auront-ils été effacés, et ton nom conservé dans le livre de la vie? Ou bien, ton nom aura-t-il disparu du livre de la vie, et tes péchés laissés pour qu'ils présentent leur témoignage épouvantable contre toi?

La présentation dans la gloire.--«Je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges». Christ enseigna que selon que les hommes le confessent ou le renient, le méprisent ou l'honorent ici, il les confessera ou les reniera devant son Père dans le ciel et devant ses saints anges (Matthieu 10: 32, 33; Marc 8: 38: Luc 12: 8, 9). Qui peut mesurer l'honneur que représente le fait d'être approuvé devant les armées célestes? Qui peut concevoir le bonheur de ce moment où nous serons reconnus par le Seigneur de la vie devant son Père comme étant ceux qui firent sa volonté, combattirent le bon combat, achevèrent la course, l'honorèrent devant les hommes, vainquirent, et dont les noms sont, par Ses mérites, dignes de demeurer dans le livre impérissable de la vie pour toujours?

VERS. 7-13: «7Ecris à l'ange de l'église de Philadelphie: Voici ce que dit le Saint, le Véritable, celui qui a la clef de David, celui qui ouvre, et personne ne fermera, celui qui ferme, et personne n'ouvrira: 8 Je connais tes oeuvres. Voici, parce que tu as peu de puissance, et que tu as gardé ma parole, et que tu n'as pas renié mon nom, j'ai mis devant toi une porte ouverte, que personne ne peut fermer. 9 Voici, je te donne de ceux de la synagogue de Satan, qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais qui mentent; voici, je les ferai venir se prosterner à tes pieds, et connaître que je t'ai aimé. 10 Parce que tu as gardé la parole de la persévérance en moi, je te garderai aussi à l'heure de la tentation qui va venir sur le monde entier, pour éprouver les habitants de la terre. 11 Je viens bientôt. Retiens ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne. 12 Celui qui vaincra, je ferai de lui une colonne dans le temple de mon Dieu, et il n'en sortira plus; j'écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la ville de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel d'auprès de mon Dieu, et mon nom nouveau. 13 Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Eglises.»

L'église de Philadelphie.--«Philadelphie» signifie «amour fraternel», et exprime la situation et l'esprit de ceux qui reçurent le message adventiste jusqu'à l'automne de 1844. Le grand réveil religieux qui, suite à l'étude des prophéties, se produisit pendant la première partie du XIXe siècle, culmina dans ce mouvement adventiste. Des hommes de toutes les organisations religieuses furent convaincus que la venue de Christ approchait. En sortant des diverses églises, ils laissèrent derrière eux les noms et les sentiments sectaires. Les coeurs battaient en accord tandis que tous unissaient leurs efforts pour donner l'avertissement aux églises et au monde, et ils signalaient la venue du Fils de l'homme comme la véritable espérance du croyant. Ils abandonnèrent l'égoïsme et la convoitise, et ils manifestèrent un esprit de sacrifice et de consécration. L'Esprit de Dieu accompagnait chaque vrai croyant, et sa louange était sur chaque langue. Ceux qui ne participèrent pas à ce mouvement ne purent pas comprendre pleinement à quel point les vrais croyants examinaient leurs coeurs, à quel point ils se consacraient à Dieu, et combien grands étaient la paix et la joie du Saint-Esprit, l'amour pur et fervent qu'ils avaient les uns pour les autres.

La clé de David.--La clé est un symbole de pouvoir. Le Fils de Dieu est l'héritier légitime du trône de David; et il doit assumer son grand pouvoir et régner; raison pour laquelle il nous est présenté comme ayant la clé de David. Le trône de David, ou de Christ, sur lequel il doit régner, est inclus dans la capitale de son royaume, la Nouvelle Jérusalem qui est maintenant au ciel, mais qui doit être établie sur cette terre, où il régnera pour toujours (Apocalypse 21: 1-5; Luc 1: 32, 33).

«Celui qui ouvre, et personne ne fermera».--Pour comprendre ce langage, il est nécessaire de considérer la position de Christ et de son oeuvre en relation avec son ministère dans le sanctuaire, ou le véritable tabernacle céleste (Hébreux 8:2). Une figure ou un modèle de ce sanctuaire céleste exista dans le passé, sur la terre. Ce fut le sanctuaire construit par Moïse (Exode 25: 8, 9; Actes 7: 44; Hébreux 9: 1, 21, 23, 24). La structure terrestre avait deux appartements: le lieu saint et le lieu très saint (Exode 26: 33, 34). Dans le premier appartement, il y avait le chandelier, la table des pains de proposition, l'autel des parfums. Dans le second, se trouvaient l'arche, qui contenait les tables de l'alliance, ou les dix commandements, et les chérubins (Hébreux 9: 1-5). Le sanctuaire dans lequel Christ officie dans le ciel a aussi deux appartements, parce que Hébreux 9: 21-24 nous indique clairement que le tabernacle et tous les ustensiles étaient des «images des choses» célestes. Comme tout fut fait en accord avec le modèle, le sanctuaire céleste a aussi des meubles similaires à ceux du terrestre. Pour reconnaître l'antitype du chandelier d'or et de l'autel des parfums, le premier appartement, voir Apocalypse 4: 5; 8: 3; quant à l'antitype de l'arche de l'alliance, avec ses dix commandements, voir Apocalypse 11: 19. Les sacrificateurs officiaient dans le sanctuaire terrestre (Exode 28: 41, 43; Hébreux 9: 6, 7; 13: 11). Le ministère de ces sacrificateurs était une ombre du ministère de Christ dans le sanctuaire céleste (Hébreux 8: 4, 5).

Le cycle complet des services se réalisait dans le sanctuaire terrestre une fois par an (Hébreux 9: 7). Mais dans le sanctuaire céleste le service a lieu une fois pour toutes (Hébreux 7: 27; 9: 12). A la fin du cycle typique annuel, le souverain sacrificateur entrait dans le second appartement, ou lieu très saint du sanctuaire, pour faire l'expiation; et cette oeuvre était appelée de façon appropriée, la purification du sanctuaire (Lévitique 16: 20, 30, 33; Ezéchiel 45: 18). Quand le ministère dans le lieu très saint commençait, celui qui se déroulait dans le lieu saint cessait; et il n'y avait pas de service pendant que le souverain sacrificateur se trouvait dans le lieu très saint (Lévitique 16: 17).

Une ouverture ou fermeture similaire, ou un changement de ministère, doit être réalisé par Christ quand le moment arrivera de purifier le sanctuaire céleste. Le moment de débuter ce service arriva à la fin des 2300 jours [années], en 1844. On peut appliquer à cet événement l'ouverture et la fermeture mentionnées dans le passage que nous considérons, ou le fait d'ouvrir représenterait le commencement du ministère de Christ dans le lieu très saint, et le fait de fermer, la cessation de ce service dans le premier appartement, ou lieu saint (Voir l'exposition du thème du sanctuaire et sa purification, en relation avec Daniel 8: 14).

Le verset 4 s'applique probablement à ceux qui n'avancent pas conjointement avec le progrès de la lumière de la vérité, et qui s'opposent à ce que d'autres croyants le fassent. A ceux-là, on leur fera encore sentir et confesser que Dieu aime ceux qui obéissent à sa Parole, et avancent dans la connaissance de la vérité.

«La parole de la persévérance».--Jean dit dans Apocalypse 14: 12: «C'est ici la persévérance des saints, qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus». Ceux qui vivent maintenant en obéissant patiemment et fidèlement aux commandements de Dieu et la foi de Jésus, seront gardés à l'heure de la tentation et du danger (Voir les commentaires sur Apocalypse 13: 13-17).

«Je viens bientôt».--La seconde venue de Christ nous est à nouveau présentée, avec une emphase plus grande que dans n'importe quel autre des messages précédents. L'attention des croyants est appelée sur la proximité de cet événement. Le message s'applique à une période où ce grand dénouement est imminent. Il met en évidence d'une façon indubitable la nature prophétique de ce message. Ce qui est dit aux trois premières églises ne contient aucune allusion à la seconde venue de Christ, pour le simple fait qu'aux périodes qu'elles embrassent, cet événement ne pouvait pas être bibliquement attendu. Mais avec l'église de Thyatire, le moment était arrivé où cette grande espérance commençait à naître. L'attention est attirée sur cette espérance par une simple allusion: «Retenez-le [votre fardeau] jusqu'à ce que je vienne».

L'étape suivante de l'Église, la période de Sardes, trouve l'Eglise plus proche de cet événement, et la grande proclamation qui doit annoncer la venue de Christ est mentionnée, et le devoir de veiller est imposé à l'Église: «Si tu ne veilles pas, je viendrai comme un voleur». Plus tard, nous arrivons à l'église de Philadelphie, et la proximité du même grand dénouement induit alors le Saint et Véritable à prononcer la déclaration émouvante: «Je viens bientôt».

Il ressort de tout cela que ces églises occupent des époques successivement plus proches du grand jour du Seigneur, car, avec une insistance qui va en augmentant, ce grand événement se renforce toujours plus, et l'attention est appelée vers lui d'une manière définie et impressionnante. En arrivant à cette période, l'église peut voir en vérité que le jour approche (Hébreux 10: 25).

Le conseil.--«Retiens ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne». Par notre fidélité, nous ne privons personne de la couronne. Le verbe traduit par «prendre» a de nombreuses définitions, parmi lesquelles: «quitter, enlever, priver de». Personne ni quoi que ce soit ne peut vous pousser à renoncer à la vérité, ou à vous écarter des voies droites du Seigneur, pour vous faire perdre la récompense.

La promesse faite au vainqueur.--Le vainqueur doit être une colonne dans le temple de Dieu, et il n'en sortira jamais. Le temple doit représenter ici une église, et la promesse d'en être une colonne est la promesse d'une place d'honneur, le séjour et la sécurité dans l'Église, représentée comme un édifice céleste. Quand le moment de l'accomplissement de cette partie de la promesse arrive, le temps de grâce sera achevé, et le vainqueur sera pleinement enraciné dans la vérité et scellé. «et il n'en sortira plus», c'est-à-dire, il sera hors de danger d'une chute. Il appartiendra au Seigneur pour toujours, et son salut sera assuré définitivement.

On peut dire qu'à partir du moment où les chrétiens vainquent et sont scellés pour le ciel, ils sont marqués comme appartenant à Dieu et à Christ, et ils portent l'adresse de leur destinée: la nouvelle Jérusalem. Ils doivent porter sur eux, le nom de Dieu, à qui ils appartiennent; et le nom de la Nouvelle Jérusalem, et pas celui de l'ancienne que certains cherchent en vain. Ils porteront aussi le nouveau nom de Christ, par l'autorité duquel ils doivent recevoir la vie éternelle, et entrer dans le royaume. Ainsi scellés et marqués, les saints de Dieu seront en sécurité. Aucun ennemi ne pourra les empêcher d'arriver à leur destination, le port glorieux du repos: la Nouvelle Jérusalem céleste.

VERS. 14-22: «14 Ecris à l'ange de l'église de Laodicée: Voici ce que dit l'Amen, le témoin fidèle et véritable, le commencement de la création de Dieu: 15 Je connais tes oeuvres. Je sais que tu n'es ni froid ni bouillant. Puisses-tu être froid ou bouillant! 16 Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche. 17 Parce que tu dis: je suis riche, je me suis enrichi, et je n'ai besoin de rien, et parce que tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu, 18 je te conseille d'acheter de moi de l'or éprouvé par le feu, afin que tu deviennes riche, et des vêtements blancs, afin que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse pas, et un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies. 19 Moi, je reprends et je châtie tous ceux que j'aime. 20 Aie donc du zèle, et repens-toi. Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi. 21 Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j'ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône. 22 Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Eglises.»

L'église de Laodicée.--«Laodicée» signifie «le jugement du peuple», ou selon Cruden, «un peuple juste». Le message adressé à cette église présente les scènes finales du temps de grâce. Il révèle une période de jugement. C'est la dernière étape de l'Église. En conséquence elle s'applique à ceux qui ont cru au message du troisième ange, le dernier message de miséricorde proclamé avant le retour de Christ (Apocalypse 14: 9-14). Tandis que l'oeuvre du grand jour des expiation se déroule, et que le jugement investigatif de la maison de Dieu progresse, il y a une période durant laquelle l'Église qui attend, observe comme règle de vie la sainte et juste loi de Dieu.

«Voici ce que dit l'Amen».--Il s'agit donc du message final adressé aux églises, avant la fin du temps de grâce. La description qui est faite des membres indifférents de Laodicée est surprenante et terrible. Cependant, il est indéniable, parce que le Témoin est «fidèle et véritable». De plus, c'est le «commencement de la création de Dieu». Certains, en se basant sur ce langage, ont tenté de soutenir l'erreur que Christ était un être créé, dont l'existence est antérieure à n'importe quel autre être ou chose créés, c'est-à-dire qu'il suit dans l'ordre le Dieu éternel et existant par lui-même. Mais le langage n'implique pas qu'il fût créé; parce que les mots «le commencement de la création» peuvent simplement signifier, à proprement parler, que l'oeuvre de la création a été commencée par Lui. «Rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle» [la Parole]. Mais d'autres, avec plus de raison, interprètent le mot «arche» comme signifiant «l'agent» ou la «cause efficiente», qui est une des définitions du mot, et ils comprennent que Christ est l'agent par lequel Dieu créa toutes choses.

La raison de la plainte.--L'accusation présentée contre les Laodicéens est qu'ils sont tièdes, ni froids ni chauds. Ils manquent de cette ferveur religieuse et de cette dévotion exigées par leur situation au moment final de l'histoire du monde et par le fait que la lumière de la prophétie resplendit sur leur sentier. Cette tiédeur est démontrée par le manque de bonnes oeuvres, parce que c'est la connaissance de ses oeuvres qui induit le Témoin fidèle et véritable à présenter cette terrible accusation contre eux.

«Puisses-tu être froid ou bouillant!» Dans ce message les conditions spirituelles sont présentées: la froideur, la tiédeur et la chaleur. Il est important de déterminer ce que représente chaque condition, afin de nous prémunir contre les conclusions erronées. Nous devons considérer trois conditions spirituelles qui affectent l'Eglise et pas le monde. Il n'est pas difficile de concevoir ce que signifie le terme «chaud». Tout de suite, ce mot évoque un zèle intense, quand toutes les affections, élevées au plus haut point, se concentrent vers Dieu et sa cause, et se manifestent par les oeuvres correspondantes. Etre tiède, c'est manquer de ce zèle, c'est être dans une condition où la ferveur du coeur fait défaut, où il n'y a pas d'abnégation, où aucune croix n'est portée, il n'y a pas de témoignage franc pour Christ, et aucune agression courageuse ne maintient l'armure brillante. Le pire de tout c'est que la tiédeur implique la satisfaction complète dans cet état. Mais que signifie être froid? Signifie-t-il un état de corruption, d'impiété et de péché, comme celui qui caractérise le monde des incrédules? Nous ne pouvons pas le concevoir de cette façon pour plusieurs raisons:

Il nous répugne de nous représenter Christ désirant, quelles que soient les circonstances, que certaines personnes se trouvent dans de telles conditions, parce qu'Il dit: «Puisses-tu être froid ou bouillant!» Aucun état ne peut offenser plus le Christ que le pécheur en rébellion ouverte, avec le coeur plein de mal. Il serait donc incorrect de se représenter le Christ préférant cet état à n'importe quelle situation dans laquelle son peuple puisse se trouver tout en continuant à être sien.

Au verset 16, il menace de s'en débarrasser parce qu'ils ne sont ni froids ni bouillants. Cela revient à dire que s'ils étaient froids ou bouillants, il ne les rejetterait pas. Mais si le froid représentait un état d'impiété mondaine ouverte, ils seraient très vite expulsés. Ce n'est donc pas la signification correcte.

Nous sommes dans l'obligation de conclure que par ces mots notre Seigneur ne se réfère pas à ceux qui sont hors de son Eglise, mais qu'Il mentionne trois degrés de maladie spirituelle, desquels deux sont plus acceptables que le troisième. La chaleur et le froid sont préférables à la tiédeur. Mais quelle sorte de condition spirituelle est représentée par le mot «froid»? Nous pouvons observer en premier lieu que c'est une condition de sensibilité. A cet égard, il est supérieur à la tiédeur, qui est un état d'insensibilité, d'indifférence et de satisfaction suprême de soi-même. Etre chaud est aussi un état de sensibilité. Comme la «chaleur» dénote une ferveur joyeuse, un exercice vivant et toutes les affections, avec un coeur débordant de la présence sensible de Dieu et de son amour, le «froid» semblerait désigner une condition spirituelle qui se caractérise par le manque de ces traits, bien que dans cette condition la personne ressent ce manque. Cet état est bien décrit par Job: «Oh! Si je savais où le trouver, si je pouvais arriver jusqu'à son trône.» (Job 23: 3).

Dans cette condition, il n'y a pas d'indifférence, ni de contentement, mais une sensation de froideur, d'incommodité et de manque de préparation. On cherche quelque chose de meilleur. Il y a de l'espérance pour une personne qui se trouve dans une telle condition. Quand un homme sent qu'il lui manque quelque chose et le désire, il s'efforce de l'obtenir. Ce qu'il y a de plus décourageant chez les tièdes c'est qu'il ne leur manque rien et qu'ils n'ont besoin de rien. Il est donc facile de comprendre pourquoi notre Seigneur préférerait voir son Église dans une condition de froideur incommode, plutôt que dans une condition de tiédeur commode indifférente et facile. La personne qui est froide ne le restera pas longtemps. Ses efforts ne tarderont pas à la conduire à une condition bouillante. Mais si elle est tiède, elle court le danger de demeurer ainsi jusqu'à ce que le Témoin fidèle et véritable se voit dans l'obligation de la rejeter comme la cause de nausées et de répugnance.

«Je te vomirai de ma bouche.--Ici, l'image est poussée plus loin, et le rejet des tièdes est exprimé par les nausées occasionnées par l'eau tiède. Ceci signifie l'expulsion finale, la complète séparation de son Église.

«Je suis riche, je me suis enrichi».--C'est ce que croyaient les Laodicéens de leur condition. Ce ne sont pas des hypocrites, parce qu'ils ne savent pas qu'ils sont pauvres, misérables, aveugles et nus.

Le conseil.--«Je te conseille d'acheter de moi», dit le véritable Témoin, «de l'or éprouvé par le feu, afin que tu deviennes riche, et des vêtements blancs, afin que tu sois vêtu. . . , et un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies.» Ceci montre tout de suite aux Laodicéens trompés les choses qui leur font défaut, et le degré de leur indigence. Il leur montre aussi où ils peuvent obtenir ces choses dont ils sont si démunis, et il leur présente la nécessité de les obtenir rapidement. Le cas est si urgent, que notre grand Avocat, depuis le tribunal céleste, nous envoie un conseil spécial à ce sujet. Le fait que Celui qui s'est abaissé à nous signaler nos fautes et à nous conseiller ce que nous devions acheter, est celui qui possède ces choses pour nous les octroyer et nous inviter à les lui demander, est la plus grande garantie possible que notre demande sera acceptée et que nous recevrons ce que nous lui demandons.

Mais comment pouvons-nous acheter ces choses? De la même façon que nous obtenons les autres grâces de l'Evangile. «Vous tous qui avez soif, venez aux eaux, même celui qui n'a pas d'argent! Venez, achetez et mangez, venez, achetez du vin et du lait, sans argent, sans rien payer! (Esaïe 55: 1). Nous pouvons acheter simplement en demandant; acheter en rejetant les babioles de la terre et en recevant à leur place les trésors inestimables, acheter en venant simplement et en recevant, acheter sans rien donner en échange. Qu'achetons-nous dans ces conditions miséricordieuses? Du pain qui ne se gâte pas, un vêtement immaculé qui ne se salit pas, des richesses qui ne se corrompent pas, et «un héritage qui ne se peut ni corrompre, ni souiller, ni flétrir, lequel est réservé dans les cieux.» (1 Pierre 1: 4). «Et si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d'Abraham, héritiers selon la promesse.» (Galates 3: 29). Comment obtenons-nous cet héritage? De la même façon qu'Abraham obtint la promesse, c'est-à-dire par la foi (Romains 4: 13, 14).

Il n'est donc pas étonnant que tout le chapitre 11 des Hébreux soit consacré à ce sujet important, et qu'il présente les grandes prouesses qu'ils réalisèrent, et les précieuses promesses qu'ils obtinrent par la foi. Dans Hébreux 12: 1, la grande conclusion de l'argumentation nous est donnée dans l'exhortation adressée aux chrétiens pour qu'il se défassent de toute charge et du péché (d'incrédulité) qui les assaillent avec tant de facilité.

Il n'y a pas de chose qui épuisera plus rapidement les sources de la spiritualité et nous enfoncera dans la plus complète pauvreté en rapport avec les choses du royaume de Dieu, que de laisser la foi s'éteindre et l'incrédulité pénétrer dans le coeur. Pour être agréable aux yeux de Dieu, toute action doit être inspirée par la foi. En venant à Lui, la première chose dont nous avons besoin est de croire qu'Il existe. Nous sommes sauvés par la foi comme principal agent de la grâce qui est le don de Dieu (Hébreux 11: 6; Ephésiens 2: 8).

De ceci, il se dégage que la foi est l'élément principal de la richesse spirituelle. Mais si, comme nous l'avons déjà observé, aucune grâce isolée ne peut répondre à la signification complète du mot «or», il n'y a pas de doute que d'autres choses doivent être incluses avec la foi (Hébreux 11: 1; Romains 8: 24, 25). Paul nous dit aussi, que la foi agit par amour, et ailleurs, il nous parle d'être «riches en bonnes oeuvres» (Galates 5: 6; 1 Timothée 6: 18). Cela veut dire que l'amour ne peut pas être séparé de la foi. Nous trouvons donc que les trois choses sont associées par Paul dans 1 Corinthiens 13 à la foi, l'espérance et la charité (ou amour); mais la plus grande est l'amour, qui est «riche en bonnes oeuvres». Tel est l'or éprouvé par le feu qu'il nous est conseillé d'acheter.

Les vêtements blancs.--Sur ce point, il semble qu'il n'y ait pas beaucoup de motif de controverse. Quelques passages nous donneront la clé pour comprendre cette expression. Le prophète dit que «toute notre justice est comme un vêtement souillé» [ en Anglais, des «haillons sales»] (Esaïe 64: 5). Il nous est conseillé d'acheter l'opposé du vêtement souillé, à savoir un habit complet et sans tache. Dans Zacharie 3: 3 et 4, la même image est employée et Jean, dans Apocalypse 19: 8, dit clairement que «le fin lin, ce sont les oeuvres justes des saints».

Le collyre.--Une diversité d'opinions quant au collyre est plus courante que celles concernant les vêtements blancs. L'onction des yeux ne doit certainement pas être prise dans un sens littéral, parce qu'il est question ici de choses spirituelles. Le collyre doit désigner quelque chose qui vivifie notre discernement spirituel. La Parole de Dieu nous révèle un seul agent capable de réaliser cela, à savoir le Saint-Esprit. Dans Actes 10: 38, nous lisons que: «Dieu a oint du Saint-Esprit et de force Jésus de Nazareth.» L'auteur même qui nous a transmis la révélation de Jésus-Christ, que nous sommes en train d'étudier, écrivit à l'Eglise, dans sa première épître: «vous avez reçu l'onction de la part de celui qui est saint, et vous avez tous de la connaissance. . . l'onction que vous avez reçue demeure en vous, et vous n'avez pas besoin qu'on vous enseigne; mais comme son onction vous enseigne toutes choses, et qu'elle est véritable et qu'elle n'est point un mensonge, demeurez en lui selon les enseignements qu'elle vous a donnés.» (1 Jean 2: 20, 27). Si nous recourons à son Evangile, nous découvrons que l'oeuvre que Jean présente ici comme étant réalisée par l'onction est exactement la même que celle attribuée au Saint-Esprit. «Le Consolateur, l'Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit.» (Jean 14: 26. Voir aussi Jean 16: 13)-

Le Témoin fidèle et véritable nous conseille donc formellement et solennellement, par les images de l'or, des vêtements blancs et du collyre, de nous procurer de lui une augmentation des grâces célestes de la foi, de l'espérance et de la charité, de la justice que lui seul peut donner, et une onction du Saint-Esprit. Mais comment est-il possible qu'un peuple manquant de toutes ces choses puisse se considérer riche? Une déduction est envisageable, et qui est peut-être aussi nécessaire, car aucune autre n'est possible. Remarquons que les Laodicéens ne sont pas censurés pour les doctrines qu'ils soutiennent. Ils ne sont pas accusés d'héberger Jézabel, ni de tolérer les doctrines de Balaam ou des Nicolaïtes. D'après ce que nous savons, leur croyance est correcte, et leur doctrine est saine.

On en déduit donc qu'ils se conforment à une doctrine correcte. Ils sont satisfaits d'avoir une forme correcte de religion, sans son efficacité. Ayant reçu la lumière sur les événements finaux de l'ère évangélique, et ayant une connaissance théorique exacte des vérités destinées à la dernière génération humaine, ils se reposent là-dessus et négligent le pouvoir spirituel qui change la vie et donne un caractère énergique. Par leurs actions, sans l'ombre d'un doute, et non par leurs paroles, ils se déclarent riches. Ayant une telle lumière et une telle vérité, que peuvent-ils souhaiter de plus? Leur justice n'est-elle pas complète, pourvu qu'ils défendent la théorie et qu'ils se conforment dans leur vie extérieure à l'augmentation de la lumière qu'ils ont reçue sur les commandements de Dieu et la foi de Jésus? Par hasard, ne sont-ils pas riches et n'ont-ils pas besoin de rien? C'est là que réside leur échec. Tout leur être devrait réclamer l'Esprit, le zèle, la ferveur, la vie et le pouvoir du christianisme vivant.

La preuve de l'amour.--Aussi étrange que cela paraisse, le châtiment est une preuve d'amour. «Je reprends et je châtie tous ceux que j'aime». Si nous sommes exempts du châtiment, nous sommes donc des enfants illégitimes (Hébreux 12: 8)--Auguste C. Thompson dit: «Ici, la loi miséricordieuse de son économie nous est présentée. . .. Comme dans une certaine mesure, tous ont besoin du châtiment, tous le reçoivent, et ils ont ainsi la preuve de l'affection du Sauveur. C'est une leçon difficile à apprendre, et les croyants sont des élèves lents à comprendre; cependant, il y a ici et là dans toute la Parole de Dieu et sa providence, des démonstrations que les épreuves sont ses bénédictions, et aucun enfant n'échappe à la verge. Les blocs incorrigiblement mal formés et de contexture grossière sont retouchés, tandis que ceux qui sont choisis pour la structure glorieuse sont soumis au ciseau et au marteau. Il n'y a pas dans la vigne de vraie grappe qui ne doive passer par le pressoir. 'Pour ma part, dit un théologien âgé, très affligé, je bénis Dieu parce que j'ai observé et senti tant de miséricorde dans sa colère que je suis presque transporté. J'ai un certain plaisir à penser combien ses grâces sont infiniment douces, quand ses jugements sont si miséricordieux.' Aussi, vu l'origine et le but des châtiments que vous recevez: 'Aie donc du zèle, et repens-toi'. Ne perdez pas de temps; ne perdez pas un seul coup de la verge, mais repentez-vous tout de suite. Soyez fervent. C'est la première application de la stimulation.»

«Aie donc du zèle, et repens-toi».--Bien que, comme nous l'avons déjà vu, la condition représentée par la froideur est préférable à la tiédeur, ce n'est pas l'état dans lequel notre Seigneur désire nous trouver. Nous ne sommes jamais exhortés à rechercher cette condition. Il y en a une bien meilleure qu'il nous est conseillé d'atteindre; à savoir, être zélés, fervents, avec des coeurs ardents, servant notre Maître.

Christ frappe à la porte.--«C'est le coeur des coeurs--dit Auguste C. Thompson. Malgré leur attitude offensive et malgré leur caractère désagréable, il ressent un tel amour pour leurs âmes qu'il s'abaisse à solliciter le privilège de les bénir. «Voici, je me tiens à la porte et je frappe.» Pourquoi frappe-t-il? Pas parce qu'il est sans foyer. . . Parmi les châteaux de son Père aucune entrée n'est fermée pour lui. Dans la gloire, il est la vie de tout coeur, la lumière de tout oeil, le chant de toute langue. Mais il va de porte en porte dans Laodicée. Il s'arrête à chacune d'elle et il frappe, parce qu'il est venu chercher et sauver ce qui était perdu, parce qu'il ne peut renoncer au dessein de communiquer la vie éternelle à tous ceux que son Père lui a donnés, et parce qu'il ne peut pas être connu des convives à moins qu'ils lui ouvrent la porte et lui donnent la bienvenue. Avez-vous acheté un terrain, ou cinq paires de boeufs, et, tenant votre chapeau à la main, vous priez pour être excusé? Il frappe et frappe. Mais vous ne pouvez pas recevoir de visite maintenant; votre travail vous a laissé épuisé; vous vous êtes installé confortablement sur le sofa, et vous faites dire que vous êtes occupé. . . Il frappe et frappe encore. . . C'est l'heure de la réunion de prière ou du concert mensuel; ou vous avez l'occasion de faire une visite chrétienne à une personne ou à un parent; mais vous ne bougez pas. . . Oh! Quelle tiédeur écoeurante! Oh! Fatale mondanité! Le Seigneur de gloire parcourt tout le trajet depuis son palais céleste, il vient pauvrement, suant du sang, à la porte de celui qui professe être son ami, qui lui doit tout, et il ne peut pas entrer. Il vient sauver un homme dont la maison est en feu, et il ne veut pas le laisser entrer. Comme la patience de Jésus-Christ est haute et profonde! Même le païen Publius a reçu Paul, et il le logea courtoisement durant trois jours. Les soi-disant chrétiens diront-ils au Seigneur des apôtres qu'ils n'ont pas de quoi le loger?»

«Si quelqu'un entend ma voix».--Le Seigneur supplie tout en frappant. Le mot «si» implique que certains ne veulent pas entendre. Bien qu'il soit à la porte et frappe, il y en a qui ferment leurs oreilles pour ne pas écouter ses tendres appels. Mais il ne suffit pas simplement d'entendre. Nous devons ouvrir la porte. Beaucoup de ceux qui au début entendent sa voix, et pendant un certain temps se sentent enclins à l'écouter, finalement cessent de faire le nécessaire pour s'assurer la communion avec l'Hôte céleste.

Lecteur, prêtes-tu l'oreille aux supplications que le Sauveur t'adresse? Sa voix est-elle la bienvenue pour toi? Lui ouvriras-tu la porte et le laisseras-tu entrer? Ou bien la porte de ton coeur est-elle obstruée par des monceaux de scories de ce monde que tu n'es pas disposé à enlever? Rappelles-toi que le Seigneur de la vie ne force jamais l'entrée. Il condescend à venir et à appeler, et il tente d'être accepté; mais il établit sa demeure seulement dans les coeurs de ceux qui le reçoivent comme un hôte bienvenu, et l'invitent comme tel.

Ensuite la promesse vient. «J'entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi.» Comme cette image est forte et émouvante! Un ami participe avec un autre à un repas joyeux et sociable! Tous deux soutiennent une conversation libre et intime. Quel régal que d'avoir le Roi de gloire comme hôte! Ce n'est pas une union ordinaire ou un privilège habituel auquel ce langage se réfère! Qui peut rester indifférent face à une supplication si tendre et une promesse si miséricordieuse? On ne nous demande même pas de mettre la table pour cet Hôte exalté. Il s'en charge lui-même, non pas avec des aliments grossiers de la terre, mais avec les denrées de son propre grenier céleste. Il nous offre des avant-goûts de la gloire qu'il nous révélera sous peu. Il nous donne des arrhes de notre futur héritage, qui est incorruptible, sans contamination et impérissable. En vérité, si nous remplissons les conditions et que nous recevons cette promesse, nous expérimenterons la naissance de l'Étoile du matin dans nos coeurs, et nous contemplerons l'aube d'une glorieuse matinée pour l'Eglise de Dieu.

La promesse au vainqueur.--Le Seigneur fait la promesse de souper avec ses disciples avant d'exprimer la promesse finale au vainqueur. Ceci démontre que les bénédictions incluses dans cette promesse doivent être appréciées pendant le temps de grâce et d'épreuve. Maintenant, la promesse adressée au vainqueur s'ajoute à toutes les autres : «Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j'ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône.» Là, les promesses du Seigneur atteignent leur apogée. Après avoir été, au commencement, rebelle, déchu, dégradé et contaminé, l'homme est réconcilié avec Dieu par l'oeuvre du Rédempteur. Il est purifié de ses contaminations, racheté de sa chute, rendu immortel et finalement élevé à une place sur le trône de son Sauveur. Les honneurs et l'exaltation ne peuvent pas aller plus loin. Les esprits humains ne peuvent pas concevoir cet état, son langage ne peut pas le décrire. Nous pouvons seulement poursuivre notre travail jusqu'à ce que nous sachions ce que ce sera, si nous remportons la victoire.

Dans ce verset, il n'y a pas seulement une promesse glorieuse, mais aussi une doctrine importante. On nous enseigne ici, que Christ règne consécutivement sur deux trônes. Le premier est le trône de son Père et le second le sien propre. Ce verset déclare qu'Il a vaincu et que maintenant, Il est assis avec son Père sur son trône. Il est maintenant associé avec son Père sur le trône de la domination universelle, et il se trouve à sa droite, bien au-dessus de toute domination, de toute autorité, et de toute puissance (Ephésiens 1: 20-22). Tandis qu'Il est là, il est à la fois prêtre et roi. Il est sacrificateur, «ministre du sanctuaire»; mais en même temps, il «est assis à la droite du trône de la majesté divine dans les cieux» (Hébreux 8: 1, 2). Ce poste et cette oeuvre de notre Seigneur furent prédits de cette façon par le prophète Zacharie: «Tu lui diras: Ainsi parle l'Eternel des armées: Voici, un homme, dont le nom est germe [Christ], germera dans son lieu, et bâtira le temple de l'Eternel. . . Il [Christ] portera les insignes de la majesté; il s'assiéra et dominera sur son trône, il sera sacrificateur sur son trône, et une parfaite union régnera entre l'un et l'autre» (Zacharie 6: 12, 13).

Mais le temps arrive où il devra changer de position, et laissant le trône de son Père, il assumera le sien. Ceci arrivera quand le moment viendra de donner la récompense aux vainqueurs, parce quand ils la reçoivent, ils s'assiéront avec Christ sur son trône, comme il vainquit et il est maintenant assis avec son Père sur son trône. Ici, Paul présente ce changement de position de Christ:

«Ensuite viendra la fin, quand il remettra le royaume à celui qui est Dieu le Père, après avoir détruit toute domination, toute autorité et toute puissance. Car il faut qu'il règne jusqu'à ce qu'il ait mis tous les ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi qui sera détruit, c'est la mort. Dieu, en effet, a tout mis sous ses pieds. Mais lorsqu'il dit que tout lui a été soumis, il est évident que celui qui lui a soumis toute choses est excepté. Et lorsque toutes choses lui auront été soumises, alors le Fils lui-même sera soumis à celui qui lui a soumis toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous.» (1 Corinthiens 15: 24-28).

Les vérités enseignées dans ce passage peuvent être brièvement exprimées dans une paraphrase, si dans chaque cas, au lieu des pronoms, on utilise les substantifs auxquels ils se réfèrent respectivement:

«Ensuite viendra la fin (de l'ère actuelle), quand Christ aura remis le royaume (qu'il partage maintenant avec son Père) à Dieu, c'est-à-dire le Père; quand Dieu détruit toute domination, toute autorité et toute puissance (qui s'oppose à l'oeuvre du Fils). Parce que Christ doit régner (sur le trône de son Père) jusqu'à ce que le Père mette tous les ennemis de Christ sous ses pieds [Voir Psaume 110:1]. Le dernier ennemi qui sera détruit est la mort. Parce que Dieu aura (alors) mis toutes les choses sous les pieds de Christ. Mais quand Dieu dit: Toutes les choses se soumettent à Christ (qui débute son règne sur son propre trône), il est évident que Dieu est excepté, car il est celui qui a soumis toutes les choses sous Christ. Et quand toutes les choses auront été assujetties à Christ, alors Christ s'assujettira lui-même à Dieu qui a soumis toutes les choses sous lui, afin que Dieu soit tout en tous.»

Il ressort de ceci, que le royaume que Christ remet à son Père est celui qu'il gouverne actuellement sur le trône de son Père, où , il nous est dit qu'il est assis maintenant. Il remet ce royaume à la fin de sa médiation sacerdotale, quand le moment arrive d'assumer son propre trône. Après ce règne sur le trône de son père David, il est assujetti uniquement à Dieu, qui conserve sa position sur le trône de la domination universelle. Les saints participent à ce règne de Christ. «Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône». «Ils revinrent à la vie et ils régnèrent avec Christ pendant mille ans» (Apocalypse 20: 4). Nous comprenons qu'il s'agit d'un règne spécial, ou avec un but spécial, comme on peut le noter dans ce chapitre 20, parce que le règne réel des saints doit être pour toujours (Daniel 7: 18, 27). Comment une attraction terrestre peut-elle dévier notre regard de cette perspective éternelle et céleste?

Ainsi se terminent les messages aux sept églises. Comme ce témoignage est direct et scrutateur! Quelles leçons ils contiennent pour tous les croyants de tous les âges! C'est tout aussi vrai pour la dernière église que pour la première, que toutes leurs oeuvres sont connues de Celui qui marche au milieu des sept chandeliers d'or. Rien ne peut être caché à son regard scrutateur. Bien que ses menaces aux hypocrites et aux ouvriers d'iniquité soient terribles, comme elles peuvent l'être en toute justice; combien grandes, consolatrices, miséricordieuses et glorieuses sont ses promesses à ceux qui l'aiment et le suivent avec un coeur sincère!

Les Prophéties de Daniel et l’Apocalypse
Les Prophéties de Daniel et l’Apocalypse (l’Apocalypse), Chapitre 2: Les Lettres de Jesus aux Eglises
Les Prophéties de Daniel et l’Apocalypse (l’Apocalypse), Chapitre 4: Devant le Trone e Dieu


Les Prophéties de Daniel et l’Apocalypse by Uriah Smith (Copyright 1999-2001) is electronically published with the generous permission of the translator. The French text, which is a translation of the official 1944 English edition of The Prophecies of Daniel and the Revelation by Uriah Smith, was supplied in HTML format. It was reformatted by the curator (who is not the translator) of the Seventh-day Adventist Bible Prophecy Books (http://ourworld.compuserve.com/homepages/clt4) Internet site

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